Algérie

Tiaret : Des veillées vides et insipides



A Tiaret, les Ramadhan se suivent et se ressemblent au point où le mois de tous les soucis sombre dans une affligeante monotonie. Même les senteurs suaves et la ferveur si caractéristiques du mois de piété ne sont plus ce qu'elles étaient, il fut un temps, aujourd'hui comme à jamais révolu. En effet, à part «l'actualité» quotidienne faite de ripailles, d'esclandres et le «raid» des pickpockets, rien ne distingue ce mois du reste du calendrier annuel. Victime du changement de l'ordre des priorités et reléguée au rang de cinquième roue du carrosse, l'activité culturelle, dans la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest, est depuis longtemps maintenue sous le boisseau de l'occasionnel, voire du simple «décor folklorique». Cette année, les veillées sont vides et insipides au point où des processions de personnes, dès la rupture du jeûne, traînent leur ennui de rue en rue, de place en place à la recherche d'un brin de fraîcheur par des nuits trop chaudes. A part les cafés enfumés et les places publiques bondées de monde, rien à signaler du côté des activités culturelles ou artistiques depuis longtemps comme «interdites de cité» à l'antique Tihert.

Alors, pour meubler le vide et tromper la sinistrose ambiante, tout le monde se débrouille comme il peut dans des «halkas» bruyantes tout autour de l'ex-place Carnot où les jets d'eau, jaillissant d'une eau fraîche et limpide, sont le seul moyen de «digérer» un vide sidéral dans une ville où pourtant les talents en matière culturelle et artistique sont légion. Même les longues soirées ramadhanesques, autour d'une table de belote, de rami ou de dominos, semblent comme passées de mode. Faisant contre mauvaise fortune bon et gros coeur, les gens se terrent chez eux dès 22 heures pour se «shooter» à volonté d'images venues d'ailleurs et rebelote le lendemain dans un mois où «les gens s'empiffrent de tout sauf de la nourriture de l'esprit qui ne semble plus intéresser personne», soupire Norredine qui a décidé, l'espace d'un mois, «d'émigrer» jusqu'à Béchar pour se retremper dans une ambiance qui n'existe plus à Tiaret depuis... des lustres. Autres gens, autres temps, autres moeurs... «sacré» mois va !!




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