Tiaret : Des jeunes de Rahouia ferment le siège de l'Actel

Le marché de l'emploi demeure plus que jamais précaire à Tiaret. En dépit des dispositifs d'aide à l'embauche et de la création d'entreprises, des perspectives qu'on annonce heureuses dans la région de par les richesses agricoles qu'elle offre, mais aussi des offres publiques et privées dans le secteur de l'industrie, la situation demeure problématique.Aux secteurs de l'éducation, de la santé et de la sécurité, demandeurs de main-d'?uvre, si minimes soit-elle, rares sont les institutions qui lâchent du lest en annonçant l'ouverture de postes. Qu'on en juge : jeudi dernier, des jeunes de la commune de Rahouia, 36 km au nord de Tiaret, en sont venus à assiéger carrément, pour le fermer, le siège de l'Actel, dont les responsables en charge de la sécurité en sous-traitance, venaient de recruter?deux agents de sécurité! Les dizaines de jeunes de Rahouia en sont venus à investir la rue pour «protester» contre la discrimination dans l'emploi.
Ils disent ne pas comprendre que des jeunes de Rahouia soient écartés, au moment où, justement, ils ne demandent pas mieux que de travailler. Leur action s'inscrit en droite ligne contre ce qu'ils appellent «la hogra» et le mépris, dont font preuve certains, qui ont fait de leurs postes un piédestal pour la réussite sociale du clan. Intervenant dans un contexte local déjà marqué par les polémiques induites par l'embauche dans le secteur de l'éducation, le mouvement de protestation des jeunes de Rahouia reste symptomatique d'une ébullition sociale qui couve et qui risque d'induire le tumulte si l'on ne fait pas preuve de doigté et de transparence.
Au final, le chapitre emploi ne vaudra que par son réel indice, loin des chiffres rébarbatifs et de politiques de développement jusque-là mises en branle.