Algérie

Tiaret: Des dialysés en danger



La situation est arrivée au point critique au niveau du service de néphrologie relevant de l'Etablissement public hospitalier Youcef-Damerdji, a-t-on constaté sur place samedi. En effet, avec un effectif de 210 malades pour seulement 36 générateurs dont dix (10) sont hors d'usage, la situation est devenue intenable pour les malades et leurs familles. Samedi, dans le hall du service d'hémodialyse, Z. M., souffrant, attend depuis 6h du matin pour trouver une machine où se faire brancher. Renseignent pris auprès du chef de service, M. Zouatnia, l'on saura que dix machines sont en panne et 26 seulement fonctionnement pour 210 malades. «Une situation qui nous pousse parfois à procéder au tirage au sort pour choisir lequel des malades doit passer en premier», nous confie-t-il.Pis encore, avec le monte-malade en panne et la station d'eau polluée, les malades dialysés vivent un véritable calvaire. «Avec cinq branchements chaque 24h, les générateurs sont soumis à un rythme effréné, et la majorité d'entre eux sont en fin de vie après 30.000 heures de fonctionnement maximum», révèle le chef de service, M. Zouatnia. «Une situation qui nous oblige à recourir aux deux générateurs d'urgence pour faire face à la demande pressante, surtout que nous recevons des malades venus de plusieurs communes de la wilaya et même des wilayas voisines comme Relizane et Tissemsilt», ajoute-t-il. A la question de savoir pour quelle raison les 10 générateurs en panne n'ont pas été réparés, l'on saura que le fournisseur privé refuse d'assurer la maintenance des équipements à cause de la lourde ardoise, plusieurs milliards de centimes, qu'il détient sur l'EPH de Tiaret. Et ce qui ajoute une couche de noirceur au tableau, c'est l'absence de médecin de garde la nuit, dénoncent les malades, même si le responsable du service de néphrologie préfère parler d'astreinte observée par les quatre médecins affectés au service d'hémodialyse. Interrogé par «Le Quotidien d'Oran», le directeur de l'EPH Youcef-Damerdji, M. Messafir Chakib, tout en reconnaissant la pénible situation que vivent les malades dialysés, a néanmoins résumé le problème en trois points principaux, à savoir la surcharge des équipements (générateurs), le vieillissement du matériel et la pression que subit le service d'hémodialyse en recevant des malades d'autres localités comme Frenda et Sougueur. Pourtant, la ville de Sougueur, deuxième centre urbain après le chef-lieu de wilaya, vient de réceptionner un nouvel hôpital d'une capacité de 120 lits, «mais il n'a toujours pas récupéré les malades dialysés pour soulager Tiaret», regrette-t-il. Le directeur de l'EPH Youcef-Damerdji a également mis en exergue le problème épineux des dettes que détient le fournisseur privé des équipements, «qui refuse d'assurer la maintenance des machines jusqu'au règlement de ses dûs», a-t-il souligné. M. Messafir Chakib a indiqué que la situation difficile que vivent les insuffisants rénaux dialysés pourrait connaître un léger mieux avec la réception dans les prochains jours de deux nouveaux générateurs.


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