Algérie

Tiaret : Des communes réclament leur part de développement



Des centaines de citoyens des communes de Mechraa-Sfa et Tagdempt, fortement appuyés par les transporteurs publics (chauffeurs de taxi et de bus) ont bloqué mercredi dernier le chemin de wilaya n° 11 qui relie le chef-lieu de wilaya à cette importante daïra et qui passe au-delà jusqu'à Djillali Benamar, là où se trouvent des centaines de douars déshérités que les nouveaux tenants de l'ordre qualifient de «zones d'ombre».Des zones d'ombre qu'il sera difficile d'extraire de leur sous-développement si les mêmes pratiques de gestion restent en l'état. Une voie routière fortement dégradée rendue impraticable par le passage, quotidiennement, de dizaines de gros camions appartenant à une entreprise privée de réalisation de la voie ferroviaire Relizane-Tiaret.
Les protestataires, qui sortent dans la rue manifester leur colère, expliquent qu'ayant eu vent «de la visite du wali le lendemain jeudi dans la région, certains responsables ont vite fait de faire dans le replâtrage» en procédant à de menus travaux publics pour cacher les trous béants qui jonchent cette voie qui s'étale sur 25 km entre les deux points et sur plus de 60 km pour son prolongement.
Une situation cauchemardesque qui greffe sérieusement le développement dans la région et a fait réagir les populations concernées qui se disent «marginalisées».
Si un chauffeur de taxi expliquait dans une déclaration de presse sa colère par «l'impraticabilité de la voie qui cause de sérieux dommage à son véhicule», un jeune lycéen dépité explique qu'il vit une hantise «dès lors qu'il s'agit d'emprunter cette voie en ayant recours à des masques tant la pollution générée par l'ensablement de la route est criante».
Et d'ajouter que «certaines parturientes ont vécues des scènes dramatiques alors qu'elles étaient évacuées vers les structures sanitaires». En effet, Mechraa-Sfa et ses deux autres communes, à savoir Tagdempt et Djilali Benamar, ne disposent pas de maternité et c'est vers Rahouia sur une chaussée toute aussi impraticable qu'il faudrait se rabattre.
La situation est expliquée autrement par un autre manifestant : «C'est bien beau de voir Mechraa-Sfa classée parmi les communes qui disposent de vastes et fières terres agricoles génératrices de meilleures récoltes du pays, en plus du barrage éponyme qui fournit Tiaret et ses agglomérations en eau, mais en contrepartie Mechraa-Sfa est restée en rade du développement». Le lendemain jeudi, les protestataires ont fait savoir au wali que «l'habitat rural est distribué selon les accointances et les desiderata du maire». «Nous manquons de tout : ni route, ni réseau d'assainissement, ni électricité, ni considération».
Ils lui ont fait savoir que leur collectivité était déshéritée et qu'elle manquait de tout, notamment l'indisponibilité du foncier urbain pour pouvoir injecter des équipements puisque les terres de cette contrée appartenaient à deux grandes familles (sic).
Les populations de Mechraa-Sfa, en plus du sérieux problème de la dégradation du chemin de wilaya n° 11 sur 28 kilomètres qu'on promet de réhabiliter et qui les a fait sortir pour manifester vivent des problèmes liés au logement dont celui des 20 logements LPA, l'aménagement urbain, l'habitat rural, la scolarisation et la santé entre autres.
Le projet de réalisation d'un lycée qui devrait être inauguré devra encore attendre car un problème lié à la nature du terrain agricole est en cause. Dernier point, le village de Tagdempt.
Les citoyens de cette contrée souffrent eux aussi de ce statut de commune touristique qui n'offre malheureusement rien de concret au visiteur. Le village agricole érigé à la fin des années 1970 sous les décombres des ruines empêche toute extension urbanistique car la loi l'interdit.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)