Tiaret : Comment mettre de la culture… dans sa marmite ?

Cette année, le ramadhan a mauvais goût en matière d'animation culturelle et artistique.

Aux journées longues et trop chaudes, s'ajoute un climat «lourd» dès la rupture du jeûne. Faute de moyens de distraction après les ripailles du soir, les Tiarétiens s'ennuient à… mourir. A part flâner dans la rue pour humer un peu d'air frais ou s'installer dans les cafés enfumés pour parler de tout et de rien, cette année, il n'y rien à se mettre sous la dent en matière d'animation culturelle et artistique. «Contrairement aux autres grandes villes du pays où tout le monde peut en avoir pour son argent, à Tiaret, à part manger et roupiller le soir, circulez, il n'y a rien à voir !», commente, dépité, un jeune Tiarétien venu passer le mois de carême dans sa ville natale. Au rayon des activités culturelles, tout le monde... est aux abonnés absents. Victime du changement de l'ordre des «basses» priorités, la chose de l'esprit n'est plus courtisée par personne, la preuve que plus personne n'a encore appris à mettre de la culture... dans sa marmite. Pour le reste, quoi d'autre à vivre que ces vols en tous genres et de toutes sortes, le commerce à la mode du pain «made in», qui détrône le fameux pain «volcan», variété locale si prisée que tout le monde se l'arrachait, il n'y a pas si longtemps de cela, à 25 dinars pièce. Après le f'tour, si les visages sont plus «colorés», les veillées ramadhanesques sont chaudes et si longues, trop longues et insipides comme une «chorba b'lech». Au «silence radio» du côté de l'animation culturelle et artistique répond une ville «dévidée» avant minuit tapante, même si le ramadhan coïncide cette année avec la période estivale et celle des vacances scolaires. Même le temps plus clément le soir et la bonne couverture sécuritaire de la ville ne semblent pas emballer une giga-cité qui a désappris à vivre... Seuls les cafés sont bondés par des couche-tard qui se shootent au café et autre thé jusqu'à risquer une insomnie chronique... Mauvais signe des temps, même les irremplaçables jeux de dominos, rami et autre belotte semblent comme passés de mode au point que toute la ville se met à roupiller d'un sommeil de loir bien avant l'heure du s'hour.. !