Qui se souvient encore de ce pathétique
appel lancé l'année dernière par le président de l'Association nationale de
défense et de protection des droits de l'enfant, M.Baghdadi
Med, en visite dans la wilaya de Tiaret, alertant
contre le phénomène inquiétant du travail des enfants qui «prend des
proportions inquiétantes dans cette région du pays» avait-il averti. Mais
malgré cet appel resté comme un «prêche dans un désert», la situation continue
d'empirer, au point que Tiaret caracole en tête des wilayas où l'on dénombre le
plus grand nombre d'enfants qui travaillent avant l'âge de seize ans. Sur plus
de vingt mille enfants âgés de moins de seize ans travaillant au noir en
Algérie, la wilaya de Tiaret en compterait au moins quatre mille qui
travaillent au mépris total de toutes les règles éthiques, morales et légales, s'offusquent
des militants associatifs impliqués dans la protection des droits de l'enfant. Plusieurs
employeurs ont été «épinglés» depuis le début de l'année en cours à Tiaret pour
avoir employé des enfants âgés de moins de seize ans. En ce mois de ramadhan, des
pelotons entiers d'enfants, pas plus haut que trois pommes, ahanant sous la
tâche pour rassembler quelques misérables sous à ramener à leurs familles dans
le besoin. Tous les jours que Dieu fait, des «nuées» d'enfants sont observés la tête enfouie dans les poubelles et autres
décharges sauvages à la recherche d'un quelconque objet à vendre contre
quelques dinars. En nippes et sentant mauvais, la majorité de ces enfants
souffrent en silence de maladies graves, sans que leurs parents n'aient les
moyens de les soigner. En raison de la conjoncture économique difficile que
vivent certaines franges de la société, des enfants sont souvent obligés par
leurs propres parents à travailler pour contribuer à la prise en charge des
besoins urgents de la famille. Et malgré plusieurs actions visant à lutter
contre le travail au noir des enfants sur le quadruple plan légal, éthique, sanitaire
et psychologique, le «phénomène continue à enfler pour prendre des proportions
des plus inquiétantes», s'égosillent à rappeler des associations locales
impliquées dans la défense des droits des enfants. Dans une énième lettre
ouverte adressée aux autorités concernées, des militants du mouvement réclament
la création en urgence de structure pour la prise en charge des enfants issus
des milieux défavorisés, responsabiliser les parents qui obligent leurs enfants
à travailler et surtout intensifier les opérations de contrôle au niveau des
établissements et organismes exploitant les enfants de moins de seize ans.
La nécessité de veiller à une application
stricte sur le terrain de la réalité de la Convention
internationale ratifiée par l'Algérie et relative à la défense des droits et la
protection de l'enfance constitue l'autre leitmotiv du mouvement associatif
local qui compte même saisir les instances nationales pour attirer l'attention
autour de ce fléau qu'il faut éradiquer au plus tôt.
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Posté Le : 14/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com