Algérie

Tiaret : Campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes



La salle de conférences de l'Institut de formation aux métiers du tourisme s'est avérée exiguë, jeudi, pour contenir les dizaines de femmes syndicalistes affiliées à l'UGTA dont des cadres, médecins et élues de la nation.Et pour cause, en plus d'un documentaire retraçant le parcours du combat journalier que mènent les femmes travailleuses contre les discriminations, chacune dans son secteur, les interventions, concises et pertinentes, ont dénoncé les atteintes quasi quotidiennes à la dignité de la femme.
En plus des témoignages sur les cas de violences, dont les harcèlements sexuels et administratifs, il y a eu également les interventions de Mme Soumia Salhi, représentante du bureau national, qui s'est exprimée sur «le travail à mener pour préserver, sinon arracher, certains acquis». La communication de Mme Nadjet Nehar fut, elle aussi, éloquente.
Cette députée, médecin-légiste de son état, a situé la donne en dévoilant des images insoutenables de femmes battues à mort pour certaines et d'autres brûlées. D'autres images, encore plus horribles et inadmissibles, montrent des femmes carrément liquidées ou passées au sabre. Sa communication a jeté le froid et a permis de comprendre combien le mal est abyssal, d'où l'intérêt de la rencontre.
Les chiffres, quoi que relatifs et ne permettant pas une grande fiabilité, démontrent néanmoins l'horreur : «Si dans les années 90, on a recensé 138 cas dont les victimes sont passées par la médecine légale, la courbe n'a pas décru puisque l'on a enregistré 1100 cas dans les années 2000 et jusqu'à 2100 cas depuis les années 2010», fait-elle savoir, ajoutant que «80% des cas sont enregistrés en milieu familial». Sans s'astreindre à la résignation, Mme Salhi pense qu'il faut opposer un refus du silence et continuer à privilégier le signalement à travers notamment le 1527, et de poursuivre : «Cette campagne nationale vise à sensibiliser les hommes et les femmes sur les violences, d'autant que depuis 2015, l'Algérie s'est dotée d'une loi.» Mme Benzaâma Fatiha, qui fut la cheville ouvrière de ce séminaire instructif à plus d'un titre, s'est démenée en modérant la rencontre.


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