Algérie

Tiaret : Anarchie, triche et ennui total


Un parterre de bric et de broc, en face de la place du 17 Octobre 1961, fait à la fois de légumes, de fruits pourris, de savates, d'habits, de persil, de «tchicha mfalg'ua», de lait caillé, de pain matloue, etc.

Des policiers en faction ont tout le mal du monde à «chasser» ces vendeurs à la sauvette qui finissent par revenir à leur place. Un peu plus bas, vers la «rue Thiers», un spectacle des plus affligeants s'offre à la vue du passant, un lieu sacré qui ne jouit plus du respect qui était le sien il n'y pas si longtemps de cela, à l'exemple du mausolée de Sidi M'hamed, transformé en «une décharge à ciel ouvert», s'époumone Ammi Larbi qui compte même saisir le président de la République pour l'informer de ce qu'il appelle à tue-tête «l'horrible profanation du mausolée du premier Saint tutélaire de l'antique Tihert». A Tiaret, plus on descend vers le Sud, plus la désorganisation et le laisser-aller vous sautent aux yeux. Le cas le plus frappant est celui de ce marché, véritable plaque tournante des commerces en tous genres au point qu'il constitue, aujourd'hui, un véritable danger pour tous les riverains qui habitent tout autour du marché de «Volani», véritable goulot d'étranglement et casse-tête chinois pour la circulation automobile. Une anarchie totale règne en effet au niveau de ce marché de fruits et légumes, implanté dans la partie sud de la ville de Tiaret, un marché qui semble s'ériger en «zone de non-droit» dénoncent des associations de quartiers. En effet, depuis le début du mois de Ramadhan, des quantités astronomiques de viandes rouges et blanches, issues de l'abattage clandestin, rentrent tous les matins dans ce marché aux allures de bazar où tout s'achète et tout se vend. En effet, le premier jour du mois sacré, des véhicules sales continuaient de débarquer des carcasses de viande rouge. Les rares «descentes» des services de contrôle ne semblent pas décourager...pour un sou ces vendeurs de poison qui ne reculent devant rien pour se remplir les poches dans un mois où l'on dit que personne n'a le droit de tricher...! Au marché couvert du centre-ville, la situation n'en est pas meilleure. A ceci, s'ajoutent les conditions d'hygiène déplorables qui dominent dans un marché qui devait être détruit et rénové avant que le «projet» ne tombe à l'eau.

Le commerce des pâtisseries orientales offre lui aussi un spectacle désolant avec n'importe qui vend n'importe quoi. Pourtant, le ministère du Commerce avait, cette année, promis de réglementer cette activité mais sur le terrain «accidenté» de la réalité, «c'est la cour du roi Ubu», ironise ce retraité qui joue des coudes pour se payer une livre de zalabia blanche, à l'aspect extérieur (il est vrai) croustillant. Après s'être empiffré avec tout ce qui est «mangeable et imaginable», le Tiareti retrouve des couleurs mais s'ennuie ferme à cause de l'absence trop criante de toute activité culturelle ou artistique. Mais cela est le «propre» de Tiaret avec l'arrivée de chaque mois de Ramadhan qui ressemble chaque année qui vient, à celui de l'année précédente. A l'identique.




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