Algérie

Tiaret: A quand un «petit budget » pour les morts?



Un lecteur indigné s'élevait, il n'y a pas longtemps, dans ces mêmes colonnes contre le triste sort fait au nouveau cimetière de la ville de Tiaret, au point que «d'aucuns pensent sérieusement à inhumer leurs morts ailleurs», avait-il laissé entendre dans un pertinent «papier». Une situation des plus inacceptables qui a amené des citoyens à faire circuler une pétition partout dans la ville pour demander à qui de droit «d'intervenir urgemment pour sauver un cimetière du sort indigne qui lui est réservé », selon les termes du texte soumis au paraphe des Tiarétiens.

En effet, de la gadoue jusqu'au genou, des déchets abandonnés (y compris des cannettes de bière et autres packs de vin) aux quatre coins du lieu supposé jouir du respect de tous, des herbes folles montant par endroits jusqu'à un mètre, l'absence d'eau potable, d'une salle d'ablutions, d'une salle de prière, etc.: la liste des griefs est trop longue pour décrire l'état d'un cimetière livré à lui-même. L'accès aux allées bordées de sépultures est quasi impossible en raison de la boue qui obstrue tous les passages. «Regardez, certaines tombes sont même découvertes en raison de l'érosion du sol qui s'effrite à la tombée de la moindre gouttelette de pluie», nous interpelle un homme venu se recueillir sur la tombe de sa fille disparue précocement. « Par saison de pluie, il est impossible de transporter les dépouilles jusqu'au sommet des crêtes, en haut du cimetière, tellement la boue est épaisse de plusieurs dizaines de centimètres », témoigne un autre citoyen, qui s‘étonne qu'un « budget, aussi minime soit-il, ne soit toujours pas dégagé pour donner aux morts le respect qu'ils méritent dans leur repos éternel». L'ancien cimetière, fermé depuis 2004, n'est pas logé à meilleure enseigne, loin s'en faut, puisque les herbes folles et autres détritus de toutes sortes occupent les quatre coins de la nécropole où sont inhumés d'illustres personnages. «Notre demande, qui date de deux ans, pour affecter un gardien à la surveillance de ce cimetière où sont enterrés nos aïeux reste malheureusement lettre… morte », commente, le cÅ“ur lourd, un riverain habitant juste en face de l'ancien cimetière qui dépérit à vue d'Å“il. « J'ai appris que les autorités réfléchissent à la création d'un nouveau cimetière au sud de la ville, mais il paraît qu'il n'y a pas de terrain disponible, même pour les morts », avait dernièrement déclamé un imam lors d'un prêche pour la prière du vendredi.




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