Algérie


Les producteurs de lait mécontents Les producteurs de lait de la région de Tiaret n?arrêtent pas de grogner, ces derniers temps, au sujet de ce qu?ils considèrent être « une grave méprise par la seule unité de transformation publique. L?unité- lait Sidi Khaled », appartenant au groupe GIPLAIT. Le président de l?association, M. Zoubeidi nous a fait part, avant-hier, soit une journée après la rencontre tenue à la wilaya, en présence de tous les partenaires impliqués, sur la situation vécue par ses pairs. « Notre droit est bafoué par la direction de l?usine qui ne nous paie pas selon les critères définis et qui tarde à régulariser nos dettes accumulées au titre des années précédentes (plus de 70 millions), ceci en plus de l?incompréhension de la DSA qui ne nous facilite pas les choses ». Ce gros producteur, l?un des 80 qui continuent régulièrement à approvisionner les collecteurs, parle d?un paiement à raison de 20 dinars le litre pour une teneur de l?ordre de 34% en matière grasse, alors que le prix réel se devait d?être de 22 dinars, cela bien qu?à l?échelle nationale l?on parle aujourd?hui d?un prix de référence de 30 dinars. Actuellement, il reste facturé à raison de 20,40 DA. Il est vrai, ajoute-t-il, que « c?est nous qui avons délibérément opté, temporairement, pour une déduction de 2 dinars au summum d?une crise financière que traversait GIPLAIT mais, les choses ne sont pas restées en l?état ». Cet aspect des choses est appuyé par le directeur de GIPLAIT qui parle d?une aisance financière relative bien que la production dans cette entité ne dépasse guère les 13 000 litres, après avoir été initialement, au démarrage de l?usine, au décuple. Le communiqué de la wilaya, qui reprend quelques unes des préoccupations des producteurs, parle d?analyses du lait que les producteurs, eux, jugent « en deçà des réalités car le taux de 34 % en matière grasse, préalablement fixé par les seuls labos de l?entreprise, lèse les droits des fournisseurs ». Des rapports équivoques puisque, depuis quelque temps, se sont plutôt des collecteurs, des jeunes promoteurs en fait, qui font la livraison. Situation que les producteurs ne semblent pas accepter de gaieté de c?ur, à voir les marges bénéficiaires qu?ils auraient engrangé. A ce titre, nos interlocuteurs semblent vouloir impliquer plutôt les services de la DCP à travers son « labo » pour plus d?équité dans les analyses. Tiaret, un bassin laitier La rencontre, pour instructive qu?elle fut, a permis, outre un éclairage sur cette filière dont on dit qu?elle tourne avec 80 producteurs, après avoir atteint les 300 producteurs et 36 collecteurs, de situer la donne en matières d?enjeux. C?est à voir s?établir de nouveaux monopoles mais aussi s?ouvrir des perspectives à l?aune d?intéressants investissements que réalisent certains, à l?exemple de M. Hadidi qui vient d?importer d?Europe 170 vaches laitières. Cet investisseur local tente avec certains de ses pairs de s?impliquer sérieusement dans cette optique qu?ont les responsables de réduire la facture liée à l?importation de la poudre mais semble réaliser que certaines institutions ne favorisent pas l?entrain. GIPLAIT, par la voix de son directeur, soupèse et tente même de relativiser, à en croire certaines sources puisque, selon ce responsable, « l?usine, avec seulement 21 collecteurs, a reçu en 2004 plus de quatre millions de litres de lait. » De son côté, la DSA, par le biais de son directeur M. Mouci avance le fait que « certains producteurs doivent changer de mentalité tout autant que les collecteurs qui doivent plutôt s?assigner comme mission de collecter le lait partout, là ou il existe et non pas se contenter de le ramener du territoire et de l?agglomération du chef- lieu de wilaya ». Tiaret reste, du point de vue de ce responsable, un bassin laitier mais, avec seulement 6,5 millions de litres on reste loin des 20 millions de litres à collecter dans une région immense qui s?étend sur plus de 20 000 km2. L?on croit savoir surtout, et c?est le hic, que « certains privés qui achètent du lait chez les producteurs et collecteurs ne déclarent pas tout ». C?est-à-dire, conclura le directeur de GIPLAIT, « Il y a fraude fiscale ! »


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