Algérie


Tiaret
Le procès, qui a défrayé la chronique locale et tenu en haleine plusieurs pans de la société à Tiaret, n'a pas livré tous ses secrets, en dépit de la condamnation à perpétuité prononcée par le tribunal en moins de trois heures, en présence d'une foule nombreuse, dont les témoins, pour la plupart des cadres de la direction de la santé et de la population. Condamnation assortie d'une amende d'un million de dinars à chacun des quatre membres de la famille de la victime présents au procès.«La mère de la victime venait de décéder, une semaine auparavant, peinée par le chagrin», dira l'épouse du défunt en pleurs. Bien que le représentant du ministère public ait requis la peine capitale, le président a prononcé son verdict à l'endroit de F.M., 55 ans, resté impassible après s'être empêtré dans des déclarations contradictoires.Et pour cause, le mystère entourant le décès dans des conditions effroyables de Nezreg Sid Ahmed, 54 ans, médecin et cadre à la DSP persiste. Le magistrat voulait soutirer quelques indices à même de connaître le mobile ayant conduit l'accusé, par ailleurs ami de longue date de la victime, à commettre, le 4 mai 2016 aux environs de 10h, un abominable crime sur le chemin vicinal reliant les localités de Bouguerba à Tagdempt, 7 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya.Ce jour-là, selon l'acte d'accusation, l'accusé présenté sur une chaise devant le tribunal, car traînant une pathologie lourde, «la victime a été cherchée depuis son lieu de travail pour recevoir pas moins de 17 coups de couteau, dont un fatal sur une profondeur de 7 cm le laissant gisant dans son sang jusqu'à ce que deux employés du service de nettoiement de l'APC de Tagdempt le découvrent».Quelques mètres plus loin, l'agresseur qui se serait tailladé le ventre, a été aussi retrouvé dans un état semi-comateux par les mêmes employés. Ces derniers appelés à la barre disent «avoir immédiatement avisé le maire qui, à son tour, alerta les gendarmes de Mechraa-Sfa». Si Nezreg rendra l'âme sur le coup, F.M. a été transféré vers les UMC de l'hôpital Youssef Damerdji, où il passa près de 4 semaines sous soins intensifs jusqu'à sa mise sous mandat de dépôt par le juge d'instruction.Ce qui a intrigué enquêteurs et opinion publique reste le pourquoi d'une telle sauvagerie à l'endroit d'un ami, d'autant que, disent unanimes témoins et enquêteurs, «le véhicule, une Picanto grise tout autant que les effets personnels et les portables de la victime ont été retrouvés sur le lieu du crime».Lors du procès, F.M., dans un état cadavérique, pommettes creuses, yeux cernés et certainement rongé par le remords, n'a pas été très prolixe et comme le souligna l'avocate de la victime : «Il a réussi à semer le trouble en avançant trois déclarations contradictoires qui ne concouraient pas à l'éclatement de la vérité.»L'arme du crime ayant été dissimulée dans les chaussettes. Devant le président de séance qui le bombardait de questions, l'inculpé a laissé, un moment, suggérer l'idée d'un affront lié à l'honneur de sa famille, mais ajouta «avoir eu des soupçons dès que le défunt s'empara de son téléphone portable pour passer un coup de fil à on ne sait qui». F.M. a laissé même entendre qu'«il allait mettre fin à sa vie après son forfait», mais les traces superficielles restées sur son corps n'ont pas titillé la fibre sentimentale du magistrat qui a beau essayer de lever le voile sur cet énigmatique acte.L'assistance a même eu droit à quelques éclats de rire quand le président faisait remarquer à l'inculpé que «lui et la victime étaient des adeptes d'une secte fort connue pour ses pratiques à la limite du charlatanesque».Maître F. Beldjillali consciente des charges pesant sur son mandant, avait elle aussi demandé «une expertise psychiatrique», mais le tribunal ne l'a pas suivie. Tout le monde est resté finalement sur sa faim.


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