Algérie - Thouraya

Thouraya, l’ascension d'une étoile



Née en 1931. Dame de la chanson algérienne.
De son vrai nom Rassaâ Bendiss, Thouraya est née le 15 janvier 1931 à Constantine. Il lui importait peu de s’analyser ou de s’interroger sur son amour inné du chant et de la musique. Elle chantait parce qu’il lui était nécessaire de chanter. Abdelwahab, Ismahan et Oum Keltoum, à l’origine de tant de vocations, furent les artistes préférés de Thouraya qui recherchait dans leurs difficiles créations l’étincelle qui lui donnerait sa propre personnalité. Déjà la radio avait accueilli sa voix juvénile et après son interprétation d’Alla Baladi Al Mahboub de Abdelwahab, les encouragements ne lui firent pas défaut. Toutefois quand elle prit la décision de chanter, le milieu familial s’y opposa fermement et c’est ainsi qu’elle quitta très jeune Constantine pour Tunis où se trouvaient des parents plus conciliants. En 1951, elle est l’élève la Rachidia où elle rencontre Salah Mehdi, Saliha, Ali Riahi et bien d’autres. Elle suivra les cours de cette célèbre école tunisienne durant trois années. C’est là qu’on s’aperçut qu’elle possédait une belle voix. Mais très vite, ayant conclu un contrat avec une troupe tunisienne pour une tournée de trois mois en France, elle quitta la Rachidia et Tunis pour Paris. A cette occasion, elle enregistre son premier 78 T sur une proposition d’une grande maison d’édition française. Sa carrière artistique commence avec son premier succès Mahla Gueddek suivi par Saâdi Saâdi Oul al-âm et ya Hssin Ya Hoçine. Puis vint Ya lalla Gouli Loumi qui connut la célébrité justement au moment où les Maghrébins commençaient à se marier avec les étrangères. Ma Nagdar Nasbar Ala Lasmar viendra avant que la guerre de libération nationale n’éclate obligeant ainsi quelques compositeurs algériens à émigrer en France. C’est là qu’elle fit connaissance avec la chanson algérienne moderne et l’interprète-compositeur Missoum qui lui composa neuf chansons dont Ayounni Machafat, Mdinat Quassantina, Orya rohi Ma nensek et Ould Chahid. C’était en 1959. Entre Paris et Tunis, sa consécration allait se faire. Elle participa à une émission de télévision en France sous la direction d’Abder Isker et Missoum fera une tournée à Moscou avec la troupe artistique du FLN. De retour à Paris, les portes du cinéma devaient s’ouvrir devant elle. Elle joue au côté de Jean Marais et Pétro Armadaritz dans un film intitulé « Fortune Carrée ». La télévision ne demeurât pas en reste et l’accueillit à son tour. La petite brodeuse de Constantine devenait une vedette internationale. Pour elle la Suède, la Hollande, la Belgique et l’Allemagne n’avaient pas de secrets. Son répertoire était composé des œuvres de Jamoussi, Abdelkrim El Habib, Amraoui Missoum, etc. Ce n’est qu’en 1965 qu’elle rentre au pays et dès son arrivée elle signe un contrat de deux ans avec le TNA. Enfin son rêve se réalise, elle prend contact directement avec le public algérien après tant d’années d’exil et fut enthousiasmée. Entretemps, elle s’essaye au classique. Après l’enregistrement de son disque Ma andi Zella, elle fut beaucoup sollicitée et c’est ainsi qu’en 1969, lors du festival de la chanson populaire, elle chanté dans le genre, pour la première fois devant un public. Ce « flirt » avec le malouf est considéré par l’interprète comme « un retour aux sources ». Se retire de la scène artistique algérienne depuis les années 80.




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