Algérie - Ghriss

Thiersville actuellement Ghriss et Attia le village d'origine



Thiersville actuellement Ghriss et Attia le village d'origine
Thiersville est ainsi appelé en mémoire de M. Adolphe Thiers, Président de la République (1797/1877). Ce nom est unique par rapport à l'orthographe, mais pas par rapport à la prononciation. On trouve en France plusieurs Tiersville...
Cette commune se trouve à 18 km de Mascara et à 120 km d'Oran. D'un climat tempéré, elle est à une altitude moyenne de 526 mètres et reçoit environ 400 m3 d'eau par an.
Attia, Froha Supérieur, Thiersville. Ces trois noms désignent le même endroit. Ils ne diffèrent qu'au point de vue chronologique.
ATTIA est le nom de l'ancien village, situé jadis dans la grande plaine d'Eghriss. Il était peuplé par les Hachem depuis le XVème siècle. Les Hachem étaient les descendants directs des conquérants arabes du Xlème siècle. La région de Sâida,par contre, était peuplée d'arabo-maroco-berbères, celle d'Oran et surtout celle d'Alger d'arabo-turcs.
Les Hachem se divisaient en deux fractions
I ) les Hachem Cheraga (nom venant de Chott el Chergui) ou Hachem de l'Est.
2) Les Hachem Gharaba (nom venant de Chott el Gharbi) ou Hachem de l'Ouest.
La limite des deux fractions était Matemora (le silo). On trouve encore tout près du centre de Matemore des silos très bien entretenus.
Lors de la Conquête de 1830, les Hachem Gharaba avaient pour grand chef El Hadj Mohamed ben Messabial, lequel exerçait son commandément sur vingt caïds. Abdel-Kader ould Bouziane petit fils d'El Hadj Mohamed fut le caïd des Guerdjoum (au sud de Thiersville) dans les premières années de ce siècle. Toujours lors de la conquête les Hachem Cheraga étaient commandés par l'Agha Hamet ould Cadi. Dans les années mil neuf cent dix leur chef fut Ali ould Cadi (petit fils d'Hamet). Les Douhers Flitta, alors ennemis des Gharaba et nomades tout comme eux furent les premiers qui se soumirent aux français avant de se fixer au sud de Relizane.
Avant 1830, à Attia même, il y eut un grand combat des Hachem contre le Bey d'Oran, dont l'autorité s'étendait jusqu'à Mascara. Le Bey subit une honteuse défaite. Son ambition reçut le châtiment qu'elle méritait. Les indigènes, les enfants du pays, écrasèrent l'étranger.
A l'arrivée des soldats de la colonne Bugeaud, Attia est peuplé par les Ouled Abd el Ouahed (les enfants, les descendants d'abd el Ouahed), Guerdjoum par les Ouled Abbad, Matemore et Froha par les Ouled Aissa bel Abbés, enfin Makda par les Ouled Abdel Oualed.
FROHA SUPERIEUR.
Le pays de Froha du nom de l'oued qui le traverse avant de se perdre dans le sol de la plaine d'Eghriss, se trouvait primitivement à l'ouest de Tizi. L'endroit appelé Thiersville, l'ancien Attia reçut le nom de Froha Supérieur toujours à cause de la rivière de ce nom qui passe à 700 mètres du village. où elle est traversée par la route de Matemore.
Le village de Froha fut fondé en 1874, mais Froha Supérieur est bien plus ancien, puisqu'il perdit son nom en 1878 pour prendre celui de Thiersville. Le Froha arabe avait environ 37 km d'étendue du Nord Ouest au Sud- Est jusqu'auprès de Bou-Hanifia et de la Guethna, lieu de naissance de l'Emir Abd-elKader. Froha Supérieur était en territoire militaire de l'arrondissement de Mostaganem. Mascara n'était alors qu'un lieu de canton. Du côté de Makda à 20 km à l'Est de Thiersville on a découvert naguère deux cités romaines de grandeur inégale. On a même trouvé non loin de là, des pièces de monnaie de l'époque.
En 1843, les Hachem font leur soumission au Maréchal Clauzel et un escadron de Saphis ne tarde pas à établir son cantonnement sur les terres abandonnées par les nomades et leurs troupeaux, au pied d'un mamelon surmonté d'une Koubba.
Les soldats commencent aussitôt des travaux de défrichement et se livrent à la culture.
Vers 1850, dans le cadre du plan de colonisation de 1847 de Lamoricière, quelques familles s'y installent : parmi elles, deux hardis "colons" l'un est français
- Frédéric Pellissier. Après cinq années passées au 56ème de ligne, il rentre en France en 1848 pour y prendre femme, condition indispensable pour pouvoir prétendre à l'achat d'une concession réservée aux anciens militaires. Il revient en Algérie et obtient une concession de 15 hectares et demi groupant un lot à bâtir et un jardin contre 5000 francs or qu'il paie en trois ans.
L'autre espagnol,
- Diégo Lopez. Il n'a pas d'économies suffisantes pour acheter quelques hectares de terre mais il est laborieux, opiniâtre, décidé à réussir sur cette terre qui lui rappelle son pays valencien natal. II sera quelques années plus tard, entrepreneur de transport sur la ligne Oran - Géryville.
Tous deux vont unir leurs efforts pour construire avec l'aide de l'armée, la première maison du village. La bâtisse est grande, fortifiée et possède un étage. Les autres familles, qui vivent sous la tente, viennent souvent s'y mettre à l'abri des rôdeurs nocturnes. Ce "fortin" leur sera d'un grand secours lors de l'insurrection de 1866...
Le difficile apprentissage du travail de la terre, la sécheresse, les incendies criminels, les vols de bétail, les épidémies de Choléra, Paludisme, Typhus, ajoutés à la suppression de l'allocation de 0,50 f par membre de chaque famille, qui leur avait été allouée au début, conduisirent la plupart de ces colons improvisés à émigrer vers les villes de l'intérieur. Le gouvernement de la IIIème République fit
appel à de nombreux immigrants pour les remplacer. Le Décret du
aine 30 septembre 1878 facilita l'octroi des Concessions aux "nouveaux arrivants".
THIERSVILLE, COMMUNE MIXTE
Lorsque la création du village fut décidée, le territoire de Thiersville fut rattaché à la Commune mixte de Mascara et, plusieurs années après, à l'arrondissement de Mascara, quand cette dernière
ville devint sous préfecture. Thiersville fut agrandi une première fois en 1887; Jean Bérard écrit dans l'Echo d'Oran du 19 juin 1889
"Thiersville est pour nous un des villages le mieux réussi, et nous ne connaissons guère que Hammam -bou - Hadjar, Cassaigne et Renault qui lui soient supérieurs ou égaux comme développement, et encore ceux ci sont- ils plus anciens de quelques années ».
Créé en 1878, avec un territoire de 2041 hectares divisés en 60 concessions agricoles et 20 lots industriels, il possédait, en 1886 au dernier recensement quinquenal une population de 412 habitants dont 325 français, 2 israélites, 27 indigènes et 48 européens.
Depuis lors, en 1882, à l'aide de lots qui avaient été classés dans les réserves communales, on a formé 21 nouveaux lots de 10 à 11 hectares spécialement affectés à la culture de la vigne.
Le village compte aujourd'hui près de cent maisons bien édifiées ; les terrains sont bien cultivés ; les jardins sont complantés d'arbres donnants d'excellents fruits très sucrés et de belles fleurs qui poussent en fait de tous côtés : de magnifiques plantations d'arbres ombragent les places, les rues principales et les boulevards : la vigne y croit à merveille et y donne d'excellents produits, surtout celle plantée sur les coteaux, qui a, en outre, l'avantage de n'être pas exposée aux gelées comme celle de la plaine ; enfin les légumes y sont de belle venue, et il est seulement regrettable que l'éloignement. 19 à 20 kilomètres de Mascara, ne permettent pas aux habitants d'approvisionner le marché de cette place qui en manque parfois.
Le village de Thiersville est situé entre Froha et Taria, sur la ligne qui sépare la plaine d'Eghriss de celle de Taria à gauche de la voie ferrée et de la route de Saïda à Mascara, en se dirigeant vers le Sud. On y arrive par un chemin d'accès de 2300 mètres s'embranchant au point d'intersection du chemin de fer avec la route. C'est là que se trouve la gare...
Un barrage de dérivation construit à huit kilomètres en amont, dans la vallée de l'Oued-Froha, fournit au village les eaux qui servent à l'alimentation et à l'irrigation. Un bassin réservoir reçoit celles destinées à la consommation, lesquelles, après avoir été filtrées, vont alimenter plusieurs bornes - fontaines...
Un puits de 35 mètres de profondeur, muni d'une pompe, fournit de l'eau fraîche et saine à ceux qui n'ont pas une passion désordonnée pour celle plus ou moins pure que leur procure le bassin filtre... Thiersville est doté ou va être doté de tous ses édifices communaux. En 1885, on a construit la mairie, et on est en train d'édifier l'église et le presbytère...
C'est donc un centre qui pourra être appelé prochainement à la vie communale...
Ici, comme dans bien des villages, presque tous les colons sont obérés par de lourds emprunts, mais avec les qualités dont ils sont doués et avec de la persévérance ils arriveront certainement à surmonter les embarras de la première heure inhérents à tous débuts..."
Ce centre est Lui des plus prospères de tout le département grâce à "sa population laborieuse, économe et foncièrement agricole", grâce aussi, à ses terrains silico -ferrugineux, offrant des vins de coloration foncée titrant 11 à 13°, à ses eaux abondantes permettant de faire des cultures maraîchères et fruitières, à ses prés favorisant un élevage ovin et équidé de qualité.
Thiersville possède aussi des carrières de pierres calcaires très importante,,,.
Les premiers habitants de Thiersville étaient originaires de l'Algérie, de l'Ardèche, de l'Aude. du Gard, de l'Hérault, des Pyrénées Orientales et quelqu'uns de l'Est.
Le premier administrateur adjoint résidant à Thiersville fut Monsieur Pelletan. II ne resta que six mois. Son successeur M. Eymauzy exerça ces fonctions de novembre 1895 au printemps de 1903.
Il y avait une Commission Municipale composée de six Conseillers dont quatre français et deux indigènes et présidée par un Adjoint spécial : Messieurs Beraé pendant un an - Vernick, un an et demi -Pellissier, le fils du pionnier, moins d'un an - Saugez. un an -Lugnière, faisant fonction plus d'un an - Pellissier à nouveau de 1885 à 1903.
Jusqu'en 1885 c'est la maison Algrin - Bonafos qui abrita les réunions de la Commission Municipale en même temps qu'elle servait accessoirement de Centre Administratif.
THIERSVII,LE, COMMUNE DE PLEIN EXERCICE.
Thiersville fut érigé en Commune de plein exercice le 1er juillet 1903.
Le premier Maire tut M. Frédéric Pellissier et son premier adjoint M. Gustave Destremx.
En 1904, Elections municipales. M. Pellissier est réélu Maire et son adjoint est M. Tourvieille.
En 1907, démission du Maire. A l'issue d'élections complémentaires c'est M. Gustave Destremx qui est élu Conseiller puis Maire de Thiersville.
M. Gustave Destremx est né en 1859 à Rebaillou dans l'Ariège mais ses ancêtres sont originaires de l'Anjou. Sept d'entre eux s'illustrèrent aux côtés du Général Lafayette, en Amérique, lors de la guerre pour l'indépendance des Etats-Unis.
Le jeune Gustave, àgé de dix ans, suit sa famille en Algérie. Son père est géomètre.
Après de brillantes études à l'Ecole Normale de la Bouzaréa, il renonce au métier d'instituteur et à son retour du service militaire il entre, en 1880, à la Compagnie de Chemin de Fer : la Franco- Algérienne. Embauché comme piqueur, il en sortira ingénieur.
Il se marie à Mascara en 1882 avec Mademoiselle Marie Baïls de Thiersville.
En 1900, quand il quitte les Chemins de Fer, c'est tout naturellement au village de son épouse qu'il se retire. Il achète, avec ses économies, des terrains à Guerdjoum d'abord, à Makda ensuite.
Son activité ne s'est pas bornée à la mise en valeur de ses terres. II fut un fervent défenseur du blé et des colons quand, au début du siècle, le phyloxera contraignit ces derniers "à arracher les vignes pour semer du grain".
Maire de Thiersville, il fit cesser les querelles de partis, et c'est sous ses mandats successifs, que ce petit Centre de Colonisation devint un village en avance sur son temps.
Ses mérites incontestables lui valurent maintes récompenses : Officier du Mérite Agricole, Chevalier des Palmes Académiques et Chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1908 nouvelles élections municipales : toute la liste Destremx est élue.
Quelques temps auparavant M. Gustave Destremx s'était présenté aux élections Cantonales mais ce fut M. Gérard, Maire de Palikao qui fut élu au Conseil Général.
A partir de 1908, Gustave Destremx sera à chaque fois réélu Maire de Thiersville. Son dernier mandat s'achevant en 1920 il quittera Thiersville pour s'installer à Oran "où ses nombreuses occupations le demandaient " : président de la Chambre d'Agriculture d'Oran, Président- Fondateur de la Caisse Régionale d'Oran, Membre du Conseil des Chemins de Fer Algériens puis Membre de Conseil Supérieur des Chemins de Fer Français.
De 1920 à 1924 Auguste Nourrigat, nouveau Maire de Thiersville, assurera avec beaucoup de bon sens un mandat de transition.
M. Joseph Denjean est élu Premier Magistrat du village en 1924. Il signe cette année là un long bail avec la Commune puisqu'il occupera le fauteuil de Maire de Thiersville jusqu'en 1947.
Joseph Denjean est né en 1877 à. Quillan dans l'Aude. En 1878, son père, Louis, employé des Chemins de Fer, décide de s'expatrier en Algérie pour prendre une concession. A sa jeune épouse Anna, tout juste âgée de 18 ans, il assure qu'il a été muté à la Franco-Algérienne des Chemins de Fer. En train jusqu'à Port -Vendres, traversant la mer sur un vieux cargo, brinquebalée dans une diligence tirée par huit chevaux, "à travers les Beni - Chougrane montagnes de désolation, ocres, sans vie où ne poussent ça et là qu des aloès et des buissons épineux", la famille Denjean - Golfier
Anna est accompagnée de sa mère, Mme Golfier, et de son frère Jean qui mourra très jeune emporté par une épidémie de Choléra - arrive jusqu'à Mascara. Le jour suivant elle s'installera sous la tente à Thiersville. Commencent alors les innombrales démarches pour entrer, en possession de la Concession promise. Mais il faut bien vivre et les économies s'épuisent. Alors, avec l'argent qui leur reste Anna e Louis montent une épicerie dans une baraque de fortune. Les conditions de vie sont difficiles, il n'y a pas d'eau à proximité. Le seul puits qui alimente les colons en eau potable se trouve au centre du campement.
En 1879, Anna met au monde un superbe garçon : "Louisou". Ce sera le numéro un des inscrits sur le premier registre de l'Etat Civil de Thiersville.
L'avenir s'éclaircit enfin. En janvier 1880, Louis peut contempler le terrains qui lui ont été attribués
-un lot à bâtir de 8 ares,
- un lot pour un jardin de 18 à 90 ca,Anna songe déjà au beau chêne de l'Aude qu'elle y plantera,
-Deux lots pour la culture, l'un de 16 hectares 92 a 80 ca, l'autre de 5 ha 24 a 80 ca, et enfin, un lot pour la vigne de 2 ha 11 a 90 ca en bordure de l'avenue du Chemin de Fer - la pose de la ligne Oran / Saïda était sur le poin d'être achevée.
Toutes ces terres sont couvertes de palmiers nains et parsemées de jujubiers ; mais Louis est plein d'ardeur et il entreprend aussitôt la construction de sa maison pour mettre sa famille à l'abri.
Il défrichera ensuite les autres parcelles are par are. Quand sa charrue est abîmée, il n'hésite pas à se rendre à Mascara pour la faire réparer à pied, à travers champ, son outil sur le dos.
Le petit Joseph fréquentera l'Ecole Communale jusqu'au Certificat d'Etudes mais dès l'âge de douze ans il conduira la charrue ou maniera la faux pour seconder son père.
De 1897 à 1898 il interrompt ses activités agricoles pour effectuer son service militaire.
En 1902, il épouse Angèle Serres dont il aura six enfants.
Mobilisé en Août 1914 il rejoint son foyer quelques mois plus tard en raison de ses charges familiales et poursuit et améliore l'oeuvre commencée par son père.
Son attachement à Thiersville, son sens du devoir et ses qualités civiques firent de lui un Maire aimé et respecté de tous. Habile négociateur, il obtiendra au mieux des intérêts de ses administrés la création, en 1943, sur le territoire de la Commune, d'une Base AéroNavale- la 7ème Base Aérienne Militaire de France.
En 1945 Joseph Denjean est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
C'est durant son administration que le village s'épanouit et se dote des derniers équipements communaux comme l'abattoir, à la sortie du village en direction de Makda, le Grand Marché couvert, derrière la Gendarmerie, et un court de Tennis transformé au début des années 40 en un terrain de BasketBall, cela à proximité du Lavoir.
Enfin, une belle clôture enserrant un jardinet pour agrémenter la
façade austère de la Mairie, la réfection du Stade Municipal et la
construction de Douches publiques à l'école de garçons, compléteront ces grands travaux.
Au début des années trente, un siècle après le débarquement des troupes françaises à Sidi-Ferruch, Thiersville qui comptait , en 1896 , 523 habitants dont 50 indigènes compte alors 1340 habitants : 511 européens, 729 indigènes.
La Commune est administrée par M. Joseph Denjean, Maire et Messieurs Emile Flandin, Félix-Marcel Vallat, Siffren Igoulem, Amédée Gamard, Dominique Bouygue, Henri Vives, Joseph Coulomb, Léon Mauriès, Léon Pradier, René Lopez, Achille Tourvieille, Bachir Belkadi, Lakdar Mogharbi, Mohamed Ziani et Benali Bouziane, Conseillers.
Victor Coste, Agriculteur émérite et héros de la Guerre de 1914-1918 est élu Maire de Thiersville en 1947, il est réélu aux élections municipales de 1953.
En 1954, la Commune est agrandie une seconde fois, de 1998 hectares en 1887 elle passe à 11584 hectares : 800 ha de vignes V.D.Q.S., une cinquantes d'hectares d'arbres fruitiers, le restant étant constitué de terres à céréales (blé, orge avoine), de betteraves sucrières et de 50 hectares environ de cultures maraîchères.
Aux élections municipales complémentaires qui suivent l'agrandissement de la Commune, M. Félix Vallat premier adjoint depuis 1947 est élu Maire à la satisfaction générale.
Le Conseil se compose de Messieurs Victor Ceste et Ahmed Djidar adjoints, de Léon Chagnaud, Jean-Louis Amiel, Victor Lopez, Clair Pradier, Georges Laceur, Jacques Mauriès, Yves Roubineau, Félicien Gilles, Moktar Lekoun, Bénaouda Benaîcha, Hadj Mezouri, Abdelkader Serrag, Laredj Medjahed, Mohamed Mezour, Conseillers. Après des études secondaires au Collège de Mascara Félix Vallat entre à l'Institut Agricole de Maison Carrée en 1938. Il en sortira en 1941 avec un diplôme d'Ingénieur Agronome. En sortant des Chantiers de Jeunesse, il est mobilisé dans l'Aviation en 1942 et devient Pilote de Chasse en Angleterre. C'est en 1946 qu'il rejoint Thiersville pour se dévouer à l'agriculture et à la vie municipale. II se révèlera vite comme un Agriculteur de génie et un meneur d'hommes hors pair. Félix Vallat prodigue ses conseils à tous,mais aide en particulier les petits "fellahs", leur prêtant du matériel ou se portant garant, auprès de la Caisse Régionale de Mascara, de leur remboursement d'emprunt destiné à l'achat de semences sélectionnées.
"M. Félix-Joseph Vallat, issu de l'une des premières familles de pionniers français, ayant eu des débuts difficiles, a su faire aimer la Mére-Patrie par son sens du devoir et l'apport des vieilles traditions du terroir natal, a, par son activité et son dynamisme, apporté à la Commune de Thiersville une ère de prospérité, une ambiance de bien-vivre, de sympathie et de bonne entente".
Un triste soir d'Avril 1958, il sera assassiné ainsi que son épouse Madeleine, payant ainsi son indéfectible amour de la France en Algérie alors qu'un brillant avenir politique s'ouvrait à lui. Il n'avait que 37 ans. Chevalier du Mérite Agricole, il fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.
Les réalisations de Félix Vallat et de sa jeune équipe furent nombreuses
- Création d'un Centre de Santé.
- Construction d'une Station de monte pour l'encouragement de la race chevaline.
- Forage d'un puits par derrick pour pallier la pénurie d'eau.
- Création d'un magnifique Parc des Sports avec deux courts de Tennis, un terrain de Volley Ball, un jardin d'enfants et une superbe Piscine.
- Construction de classes et de logements pour les Enseignants.
- Pose de bordure de trottoirs tout au long des rues du village.
- Aménagement et embellissement de la vaste Place Publique dessinée par M. Burlet, excellent paysagiste, Maître-jardinier de la Pépinière Municipale d'Oran.
Au milieu de "jolis jardins à la française et de verdoyantes pelouses" le buste de Gustave Destremx et le Monument aux morts des deux guerres se font face, tout un symbole...
En 1958, le cauchemar qui dure depuis trois ans n'en finit pas de déchirer les deux communautés mais un espoir de réconciliation fraternelle pour bâtir un avenir commun subsiste.
Clair Pradier, qui avait démontré, lors de la Campagne d'Italie où il avait été blessé au combat, ses qualités de courage et de dévouement à la cause commune, est le successeur tout désigné de Félix Vallat à la tête de l'Administration Municipale.
Nouvelles élections générales en 1959.
Pierre Montaya est élu Conseiller général et Aimé Denjean revenu au village en 1945 après cinq années passées dans les camps de Prisonniers en Allemagne, est heureux et fier de porter l'écharpe de Maire de Thiersville que lui avait léguée son père : Joseph Denjean. Pour accomplir sa noble tâche, le cadet de la dynastie Denjean est secondé entre autres par Messieurs Abed et Montoya, Adjoints ; Messieurs Raymond Altet, Henri Denjean et Edmond Mestre Conseillers.
Aimé Denjean mènera à bien les projets de ses prédécesseurs, comme la construction de l'Hôtel des Postes et la réalisation de la magnifique Mairie et de sa non moins splendide Salle des Fêtes,
inaugurée en Avril 1961.
Il essayera en vain de rétablir un climat de confiance entre deux communautés que tout séparait politiquement, mais qui avaient en commun une seule et unique passion, le même Amour pour Thiersville.
M. Aimé Denjean sera le dernier Maire de Thiersville.
En Juillet 1962 il cédera son fauteuil à Monsieur Benyahia T Bendou, jeune Président de la Délégation Spéciale mise en place par le F.L.N. Local.
La Commune comptait 7054 habitants : 491 européens et 6563 musulmans dont 1624 en agglomération et le reste dans de nombreux douars disséminés sur un rayon de 10 km.
Deux ans plus tard, l'Assemblée Populaire du village débaptisait Thiersville pour lui donner le nom de GHRISS.


Cet article confirme que mon arrière grand-père Diégo Lopez, père de Gustave Lopez (waled Guiguit), fut l'un des pionniers de Thiersville. Il a en effet contribué à l'essort de mon village (je suis né à Thiersville) au cours des 50 dernières années du 19ème siècle. Ma famille LOPEZ était très attachée à notre village mais l'histoire a décidé de nous séparer de cet endroit. C'est la vie avec les bons et les mauvais moments. Néanmoins, je félicite l'auteur de cet article qui nous permet de rester un peu là-bas. Merci.
GILLES-LOPEZ Michel - Conseil Juridique et fiscal en retraite - BEAUFORT EN VALLEE, France

30/10/2012 - 44741

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