Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès

«Larmes de tristesse» de Melle Chahra en répétition Une femme écrit pour la scène et cela donne un cri de vérité dans une histoire d’orpheline, sorte de Cosette bélabésienne, jetée à la rue des Misérables, qui va en l’espace d’un spectacle, mettre à nu et face au public, une société prise en tenaille, vorace, sans pitié et encore moins dotée d’amour. Chahra en est l’auteur, comédienne dans la pièce théâtrale «Mélodie de la mort», elle s’essaie à l’écriture. Encore dans le feu de sa jeunesse, Chahra restitue une «vie» sans romanesque, juste un vécu poussé au mélodrame, à l’égyptienne mais commun à tous. En duo avec la talentueuse Khadidja Laguer, ces deux jeunes femmes vont éclater même avec des moyens dérisoires, des larmes d’une personne trahie par les siens, adoptée puis se retrouvant dans les méandres de situations ingrates. Chahra, très pudiquement dira «qu’elle a aimé ce personnage du fond de son cœur. C’est pour cela qu’elle veut raconter son malheur». Certes, elle est amatrice et elle apprend le métier comme tant d’autres, l’alphabet des mots, mais dans ses yeux pétillent la fureur de dire et de montrer, preuve que cette génération ne sait plus se taire surtout quand on est une femme qui dit non à la stupide attitude des misogynes. Ne dit-on pas que sous les pas de nos mères coule le paradis? Moment de réflexion dans ce spectacle intitulé «Larmes de Tristesse». La journée du 8 mars tombe à point nommé pour dire à Chahra qu’une voix de femmes sur scène ressemble étrangement aux youyous de l’indépendance. La générale aura lieu incessamment. Souhaitons à ces deux jeunes artistes de bien traduire le cœur de nos femmes.   Ahmed Mehaoudi