Algérie

Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès



«El Haouet Oua El Ksar» séduit le public Quand le réel ouvre la voie au conte, l’on se voit contraint d’enter dans une dimension certes du merveilleux, du féerique mais aussi assez de frayeur car le beau et le laid n’ont plus de frontière. Tout se mêle rire et pleurs, charme et horreur. C’est ressemblant avec une toile du génial Dali à ses heures de lucidité. La mise en scène du lumineux Azzedine Abbar nous a montré sobrement et avec émotion, un spectacle pas évident à traduire sur scène, d’autant que le texte on le doit à Tahar Ouettar. Ce jeudi, sur les planches du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès se jouait «El Haouet et le palais». Un spectacle que le public a eu le plaisir de suivre pas à pas. C’est l’aventure en songe de Ali El Haouet qui nous fait voyager, tel «Ulysse dans l’odyssée», à travers plusieurs îles, d’abord à travers Ithaque, nommée la cité de la franchise d’où l’on franchira le pays des poissons qui parlent; ensuite la cité la plus fantasque et la plus joueuse où l’on reconnaîtra Sodome et enfin, la Cité de la prière. En un clin d’œil, paraît-il, on se retrouvera au Tibet, une idée qui nous verra ligotés avec ce drame, une comédie à fleur de peau, parfois au verbe trivial, souvent emportée par l’amertume de personnages au bord de la colère, des larmes ou du cynisme le plus paradoxal. On peut dire tout simplement que l’adaptation de Omar Fatmouche a bien opéré le passage du littéraire au jeu de l’écriture scénique. Le poème, très écouté, s’insinue subtilement une fois son idéal mort. Ali Aouet monte les escaliers pour rejoindre son rêve, cette fois, personnel, parce que les portes du palais ne se sont pas ouvertes et l’on découvre qu’il ne suffit pas de porter l’offrande pour être célèbre et reconnu, il faut aussi posséder un esprit malin, stratège et porter un masque. Le conte se termine non pas en happy-end, mais l’on retrouve plutôt le réel bête et méchant, sans rien pour être heureux et bon. C’est bien le credo de la «Cité des Ennemis». Chapeau donc aux comédiens qui ont su, sans forcer sur les traits, faire vivre aux spectateurs des personnages dessinés en ébauche, néanmoins lisible et glissant entre les lumières et les décors. Azzedine Abbar s’impose ici en authentique metteur en scène. Ce jeudi, à l’unanimité, on a ovationné ce spectacle marin. Ahmed Mehaoudi


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