Algérie

Théâtre «Quand la femme dit non»



Scène - Djamila Bouanen, qui a entamé tardivement une carrière de comédienne, ne cesse de nous surprendre par des rôles impressionnants, tant au théâtre qu'au cinéma ou à la télévision.
Sa dernière performance dans 'Quand la femme dit non', est une pièce présentée à l'espace Plasti.
La pièce raconte l'histoire d'une femme, Khmissya. Cette dernière qui vit seule, a hérité d'un terrain situé à la frontière. Pour gagner sa vie, elle aide les gens à passer la frontière. Bien qu'elle exerce une activité illicite, elle est dotée d'un patriotisme irréprochable. Plus tard, elle rencontre El-Houari un jeune qui la sollicite pour fuir le pays. Très amoureuse de lui, elle refuse de le laisser partir et tentera de le garder à ses côtés. Elle va même jusqu'à lui proposer de l'épouser.
S'exprimant sur la pièce, Djamila Bouanen dira : «Cette pièce est importante par le thème qu'elle évoque. Elle est très osée. Elle parle de sujets qui nous concernent tous, hommes et femmes. Une femme qui vit seule, qui veut connaître l'amour, rencontre un homme dont elle tombe amoureuse et à qui elle n'hésite pas à déclarer sa flamme. C'est un peu osé dans notre société qu'une femme fasse le premier pas.»
La pièce aborde le problème de la «harga» ou la fuite des cerveaux à travers le rôle d'El-Houari. «El-Houari, jeune homme instruit, veut, comme beaucoup de nos jeunes, quitter le pays à tout prix», dit-elle. Et de poursuivre : «La harga est un problème qui menace notre société. Le but de ce travail est de pousser les gens à se voir dans le miroir, il ne sert à rien de se voiler la face.»
Interrogée sur sa carrière, Djamila Bouanem répondra : «Je suis une comédienne qui exerce ce métier depuis quelques années. Enfant, je rêvais déjà du monde du spectacle. Mais je n'ai pu réaliser ce rêve d'enfant, vu que ma famille est conservatrice et pauvre, donc pas question qu'une fille fasse de l'art. Alors, Je me suis mariée et j'ai eu trois enfants. Mon mariage n'a pas duré longtemps. J'ai divorcé. Par hasard, de passage à la Maison de la culture de notre village, j'ai été attirée par une annonce de casting pour le film 'La vérité cachée'. Je me suis dit pourquoi pas. J'ai donc tenté ma chance. J'ai passé le casting et j'ai décroché un rôle. Depuis, je n'ai plus arrêté de travailler. Les propositions, entre cinéma, théâtre et télévision ,se sont succédé.»
Ainsi, le rêve d'enfant de Djamila Bouanem s'est enfin réalisé. Elle touche à tout : cinéma, théâtre, télévision. Elle passe d'un genre à un autre en toute confiance et sérénité, mais surtout de maîtrise de soi.
«J'aime tout, mais personnellement je préfère le cinéma. Au théâtre nous n'avons pas le droit à l'erreur contrairement au cinéma. Car au cinéma quand on oublie notre texte ou qu'on rate notre jeu, on refait simplement l'action. Ce n'est pas le cas sur les planches où on est en direct.»
A la question de savoir comment elle évalue sa situation d'artiste, Djamila Bouanem dira : «Non, je ne suis pas satisfaite, car l'artiste est sous-estimé et ne jouit pas de tous ses droits. Je souhaite qu'il y ait enfin une reconnaissance de nos efforts. Je revendique le statut d'artiste pour préserver notre dignité, c'est-à-dire nos droits moraux et matériels.»


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