Théâtre pour enfants Constat amer

Annoncé à grand renfort de publicité dans le programme du «printemps culturel 2OO8» concocté par l'APC, le théâtre pour enfants n'a pas eu la part belle depuis le démarrage des manifestations, si l'on en croit les responsables des rares troupes du genre activant sur la place. Ainsi, ces derniers, en l'occurrence les animateurs des troupes Masrah Ellil, El-Belliri et l'association des frères Bouhafas, en plus du critique théâtral M. Djeghri, ont animé la séance hebdomadaire du «club du Lundi » qu'à organisé la direction de la Culture sous le thème:» Théâtre pour enfants : entre l'expérimental et la réalité». D'emblée, ces responsables ont mis le doigt sur les innombrables difficultés qu'ils rencontrent sur leur chemin, dans un environnement administratif qui confine toute vraie culture dans un ghetto où elle finit par céder la place à un folklore de basse qualité et à la médiocrité. Selon M. Yacine Tounsi, animateur de la troupe Masrah Ellil, formation très appréciée sur la scène constantinoise et qui s'est souvent illustrée en remportant des trophées au niveau international, les structures culturelles et éducatives de la wilaya, si elles ne sont pas carrément hostiles, ne font rien pour encourager ce théâtre à s'implanter. Il n'en veut pour preuve que l'hostilité déclarée de la direction de l'Education qui refuse de recevoir sa troupe pour diffuser des spectacles dans les établissements scolaires. C'est cela la réalité du théatre pour enfants, constatent les animateurs. Quant à la tentative de faire du théatre expérimental pour enfants, elle se heurte, au niveau local, à des difficultés qui se traduisent par l'absence de prise en charge des troupes en matière d'organisation de rencontres et de festivals, surtout au niveau international, de diffusion de spectacles, de formation, etc. Ce délaissement total a fini par faire disparaître plus d'une troupe de théatre de la scène constantinoise. « L'exemple est aujourd'hui devant nous, constate amèrement M. Tounsi. On vient d'organiser des journées théâtrales pour enfants et pour le grand public et c'est, comme toujours, cette seule catégorie qui est placée sous les feux de la rampe en bénéficiant d'un grand tapage publicitaire et de tous les égards. Le théatre pour enfants, quant à lui, a été confiné dans l'ombre ! ».