Algérie

Théâtre/ Ould Abderrahmane Kaki L'esprit novateur



Théâtre/ Ould Abderrahmane Kaki                                    L'esprit novateur
Figure - Le coup d'envoi de la 45e édition du Festival national de théâtre amateur a été donné, hier, à Mostaganem.
En ouverture, '132 ans', une pièce du regretté dramaturge Ould Abderrahmane Kaki. Le choix de cette pièce n'est certainement pas fortuit. La présente édition du festival coïncide avec la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Et la pièce traite de la période coloniale, allant de 1830, date de la prise d'Alger, donc début de l'entreprise coloniale, à 1962, l'année de l'indépendance de l'Algérie.
La pièce, qui est une épopée, est un montage poétique d'événements qui ont caractérisé la longue présence coloniale. C'est aussi une pièce qui revêt une portée historique. Le dramaturge s'inspirait en écrivant la pièce de nombreux documents tirés de l'Histoire de la colonisation en Algérie.
Autrement dit, la pièce fonctionne par tableaux et constitue en quelque sorte des allégories historiques.
Le choix de la pièce '132 ans' se veut un hommage à l'un de ceux qui se sont voués à l'art des planches et ont donné au théâtre algérien ses lettres noblesses.
Ould Abderrahmane Kaki est un homme qui a baigné dans la tradition orale populaire de proximité. Cela transparaît dans ses 'uvres. Aidé par la maîtrise des techniques de l'écriture dramatique et scénique, Ould Abderrahmane Kaki avait su cristalliser toute l'oralité, voire la littérature orale à laquelle il s'identifiait fièrement dans chacune de ses pièces, donnant à celle-ci un cachet particulier, authentique.
A travers '132 ans', le dramaturge affichait intelligemment son intérêt à l'Histoire. Cette pièce s'inscrit d'ailleurs dans ce que l'on pourrait appeler communément «le théâtre-document», qui fait que le dramaturge s'emploie à la description des différents événements et faits historiques ayant laissé des marques indélébiles dans notre mémoire collective. L'auteur, même s'il avait l'art, la manière et même le style de raconter sous une forme théâtrale l'histoire de la colonisation de l'Algérie, allait au-delà de la simple reconstitution historique et identitaire, s'accordant, avec autant de subtilité que de style, une grande importance à l'analyse critique.
D'ailleurs, le fonctionnement par tableaux donne une autre dimension au syntagme narratif et met en 'uvre la juxtaposition des signes dans l'élaboration du sens et la construction du récit.
Par cette pièce, l'on peut établir le constat suivant : le théâtre par lequel s'illustre Ould Abderrahmane Kaki est un théâtre s'inscrivant et évoluant dans une entreprise mémorielle, puisqu'il s'impose comme étant le miroir de l'histoire de l'Algérie et le reflet de son identité. Le théâtre du dramaturge, notamment '132 ans', contribue largement à illustrer, à restituer la mémoire historique et ce, par le fait de représentation de périodes historiques.
Par ailleurs, Ould Abderrahmane Kaki se proposait d'expérimenter du fait historique, plusieurs ' et de nouveaux ' modes d'expression artistique, à l'exemple de l'épopée ou encore du «théâtre-documentaire».
Le théâtre devient alors pour le dramaturge un espace d'expérimentation où vont se manifester le souci de restitution de la mémoire historique et «les tentatives de formulation d'une certaine originalité artistique et culturelle».
Ould Abderrahmane Kaki n'était donc pas un homme de théâtre seulement enfermé dans un moule unique et figé, mais ouvert à plusieurs expériences.


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