Algérie

Théâtre national algérien Il est né il y a 50 ans



Théâtre national algérien                                    Il est né il y a 50 ans
Célébration - 50 ans de création, 50 ans de militantisme, 50 ans d'existence. C'est ainsi que l'on peut résumer l'activité théâtrale algérienne au lendemain de l'Indépendance.
Le 8 janvier 1963 a été fondé le Théâtre national algérien ' nationalisation de l'Opéra d'Alger, rebaptisé à cette occasion Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi. 50 ans plus tard, on commémore cet anniversaire. C'était donc, hier, sur les planches du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi que cette date historique a été célébrée.
Le programme comprenait, dans un premier temps, une projection vidéo qui racontait l'histoire du Théâtre national et de ceux qui l'ont personnalisé. Il y a eu, dans un deuxième temps, un prélude musical dans le genre arabo-andalou (une touchia) assuré par l'orchestre El-Djawhara placé sous la direction de Djamel Thaâlabi. Puis, dans un troisième temps, le public, nombreux, a été gratifié de chants patriotiques interprétés par la chorale polyphonique dirigée par Rabah Kadem.
La soirée a été, en outre, marquée par une série d'hommages rendus à des personnes du 4e art, qui se sont illustrées, durant la Guerre de libération nationale, au sein de la troupe théâtrale du FLN, à l'instar de Taha El-Amiri, Ben Braham Zahra (Hind), Rezgaoui Halima (Reqiya Deri), Kouassi Safia, Mohamed Boudia, Sid Ali Kouiret et, enfin, Mustapha Kateb, le premier directeur du Théâtre national algérien (TNA).
La soirée s'est poursuivie avec la présentation de 'Nedjma', adaptée par Ahmed Ben Aïssa du roman éponyme de Kateb Yacine.
Réunissant une trentaine de comédiens et comédiennes (tous de jeunes amateurs), premiers et seconds rôles confondus, la pièce ' le décor est planté durant la colonisation ' raconte l'histoire de quatre jeunes hommes (Mustapha, Lakhdar, Rachid, Mourad) dans l'Algérie coloniale qui tombent amoureux de Nedjma, fille d'un Algérien et d'une Française. Le texte a cette particularité de s'ancrer dans un univers mythique, celui de Keblout, chef d'une tribu qui serait la racine du peuple algérien. Cette particularité avait, à l'époque, pour but de montrer à la France que l'Algérie n'était pas française, qu'elle avait une origine, une histoire et une mémoire antérieure à l'arrivée des Français.
Le texte, joué en arabe dialectal et avec une mise en scène proche du théâtre populaire, est un hymne à la femme, il peut être lu comme une incarnation mythique de l'Algérie, comme sa lecture peut se révéler ouverte à toutes les interprétations selon l'imaginaire des uns ou selon la sensibilité des autres. L'adaptation du texte est quelque peu biscornue. Cela transparaît même dans la construction du jeu ; celui-ci est brouillé, déroutant. Il est bousculé, morcelé, éclaté. Le metteur en scène se limite à donner des fragments de scènes, seulement des séquences scéniques succinctes, un flash d'images, et entre chaque tableau, une narratrice ou un narrateur vient nous raconter l'histoire, la situer dans le temps et dans l'espace, faire le lien entre chaque situation, c'est-à-dire rendre visible et palpable l'action dans son entier. Evoluant dans un décor réduit au minimum ne comptant que quelques accessoires, le jeu des comédiens et la consistance du texte, l'organisation de l'action ' elle se déroule sous la forme d'un conte populaire ' est discontinue.
- Cette première représentation de 'Nedjma' a inauguré le programme de célébration du cinquantième anniversaire de la fondation du Théâtre national algérien le 8 janvier 1963, qui s'étalera sur un mois. Ce programme prévoit divers rendez-vous : des représentations théâtrales (douze nouvelles productions des différents théâtres régionaux), des conférences, un colloque, des récitals de musique symphonique, des lectures de textes de grands dramaturges algériens. Le programme prévoit également des expositions en hommage aux pionniers du 4e art algérien. Les arts de la parole seront également mis à l'honneur dans le cadre de la célébration de ce cinquantenaire, avec plusieurs spectacles prévus au niveau de l'esplanade Abdelkader-Alloula du TNA, ainsi que dans d'autres sites, à l'instar du Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama), du Bastion 23 et de la bibliothèque municipale Mouloud-Feraoun. Le théâtre autrichien sera également convié à cette manifestation, dans le cadre du programme bilatéral de la célébration du cinquantenaire. Construit en 1853 en plein centre d'Alger par les architectes français Frédéric Chassériau et Justin Ponsart, l'Opéra d'Alger devient le 8 janvier 1963 le Théâtre national algérien. Il est l'une des premières structures culturelles à être nationalisée après l'Indépendance. C'est la première décision prise par le premier gouvernement algérien dans le domaine de la culture. «Cela démontre que le théâtre a un rôle prépondérant dans la formation de l'identité et de la conscience nationales et il est crucial de préserver ce pan important de notre culture nationale», dira Feth El-Nour Ben Brahim, responsable de la communication.


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