La salle des spectacles du nouveau centre culturel de Maghnia a accueilli la troupe du TNA pour la nouvelle mouture de Sonia de l'adaptation de M'hamed Benguettaf.
Une pièce qui a drainé un public juvénile appréciable. «Je suis impressionné par ce public qui, malgré sa jeunesse, savait applaudir quand il le fallait et écouter quand il le fallait. J'ose espérer qu'il sera le grand public du 4ème art dans 10 ou 15 ans», a dit, d'ailleurs, Lynda Sellam, l'assistante du metteur en scène à la fin du spectacle. La pièce, version Sonia, qui a duré un peu plus de 60 minutes, est une sorte de regard spirituel d'une situation intemporelle. Le personnage principal, Ami El Abed, un derviche, comme le considère la population du village, reçoit une lettre de son fils Mustapha, tombé au champ de bataille de la Révolution algérienne. Un courrier curieux pour des villageois dans la majorité des gens incrédules, mais surtout des opportunistes.
Au même moment, les autorités du bourg s'attellent à accueillir de hauts responsables de la capitale. D'où l'angoisse et le zèle des responsables locaux. Mais, c'est là aussi, que naît un quiproquo : Ami El Abed parle du retour des chouhada et les élus locaux évoquent l'arrivée d'une délégation d'Alger, sans que les deux parties en soient conscientes. «Cette version diffère des deux dernières par sa vision scénique, dans le déplacement des comédiens, le dispositif scénique. On est loin de la halqa. En fait, c'est le même texte de Benguettaf, mais avec quelques transformations'», nous apprendra Warda Saïm, une des comédiennes.
Esthétiquement parlant, la pièce gagne par le jeu de très grande qualité des comédiens, notamment le ch'ur de femmes, vêtues en anges, en esprits qui contrecarrent par leurs interventions les «faux moudjahidine» en costumes cravates. C'est le personnage de la moudjahida Khadidja, avec ses chants, ses vrais témoignages sur des faits de la Révolution' Les costumes sont hallucinants, la scénographie d'un grand professionnalisme, basé sur une création audacieuse où le blanc est omniprésent et la mise en scène d'une beauté ensorcelante. Un pari que Sonia et sa jeune équipe ont gagné haut la main. Et le public qui a applaudi debout pendant plus de 15 minutes en est la preuve'
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Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : www.elwatan.com