Théâtre / «Le roi joue» Absence de mouvement

Le roi joue est l'intitulé de la pièce présentée, hier, par le Théâtre régional de Skikda, sur les planches du Théâtre national d'Alger (TNA).
Entrant en compétition dans le cadre du 7e Festival national de théâtre professionnel, la pièce dont le texte est de Mohamed Bourahla, est mise en scène par Abderrahmane Zaâmoum qui a également signé la scénographie.
La pièce met en scène un rapport de force. C'est l'histoire d'une dualité, une lutte pour le pouvoir et ce que cela pourrait impliquer, à savoir exercer une emprise, voire une domination sur le monde, et en être le maître, au-dessus de tous.
Ce désir nourri par le pouvoir est travaillé par deux sentiments : la cupidité et l'orgueil. Et ce désir qui d'ailleurs définit la nature humaine ' la même nature partout et à travers le temps ' transparaît à travers la scénographie ; celle-ci, par sa conception scénique, renvoie au texte et le signifie dans le jeu en formes et en symboles.
Le décor fait référence à un grand échiquier sur lequel le jeu se met en place. Le jeu est défini en rapport et en fonction de la scénographie qui, elle, se révèle fonctionnelle, toujours renouvelée au fil de l'interprétation, à chaque fois elle revêt des proportions inédites.
Jouée en arabe classique, la pièce évolue aussitôt. Le jeu, soutenu par la scénographie (celle-ci est habilement imaginée et justement élaborée) qui lui confère une certaine dramaturgie, est renforcé, outre par une théâtralité apparente, par l'éclairage, donnant ainsi au jeu une texture et un sens scénique. L'ensemble de la pièce, c'est-à-dire ce qui fait sa composition (espace, décor, personnages, texte) revêt une présence scénique visible et saillante.
Il se trouve toutefois que, par moments, la lumière s'avère figée. Et si même le jeu se veut porteur d'un contenu sémantique, allusif, il manque de mouvement. La dynamique est réduite au strict minimum. Et malgré cela, la pièce s'est illustrée dans un jeu convaincant, donc à travers une mise en scène attachante qui, elle, soulignons-le, est rehaussée par une scénographie appuyée et argumentative.