Théâtre «Le dernier train» ou l'humanité dans...une gare abandonnée

« Le dernier train», nouvelle production du théâtre régional Abdelkader Alloula d'Oran, a été présentée en générale, ce jeudi, au TRO. Le texte, adapté par le duo Hammoumi Belkeroui de l'oeuvre de l'auteur hollandais Chien Van Hawning, et mis en scène par Benamar Yahia, a été longuement applaudi par le public venu en nombre dans la perspective de renouer avec un théâtre de haute facture, en ces temps où les mordus du 4e Art ne cessent de décrier une médiocrité presque dominante. Même si le spectacle reste perfectible au fil des représentations, il n'en demeure pas moins que le public présent, jeudi au TRO, a eu à coeur joie de redécouvrir un Hammouda Bachir toujours égal à lui-même et une jeune comédienne, Messoussa Nawel, au talent prometteur.  Durant plus d'une heure, interprètes et spectateurs, presque en communion se retrouvent coincés dans une gare abandonnée, cherchant à dénouer l'écheveau de l'éternel drame de l'humanité. Dans cet espace réduit, où la machine du temps semble déréglée, conflit de générations, lutte entre la modernité et les traditions, entre le bien et le mal, illusions et désillusions, recherche profonde de soi, entre autres, donnent au spectateur cette sensation d'avoir traversé le temps, l'espace d'un rêve. Un rêve que seuls les silences, les lumières ou le son perçant du tambour venant des coulisses arrivent à interrompre. «Au sortir d'un carnaval, le héros se retrouve dans une gare abandonnée depuis plus d'un siècle. De ses tourments quotidiens, il se retrouve persécuté par son «moi», recherchant à trancher entre être et ne pas être. Dans cette multitude de conflits qui hantent son cerveau, naîtra dans son imaginaire une étrange voyageuse qui attend son dernier train. Face à l'insistance de la charmante compagne, qui vit son temps dans les années 1800, le héros tentera par tous les moyes, sans y parvenir, à prouver qu'il vit dans l'ère du nucléaire, du micro-ordinateur et de la conquête de l'espace. Rongé par ces conflits, il finira par prendre «son dernier train»... vers l'au-delà». Tel a été le thème principal de cette pièce qui, pour bon nombre de spectateurs, est un spectacle à découvrir.