Algérie

Théâtre : hommage posthume à Mazouz Ould Abderrahmane Mostaganem : les autres articles



Disparu le 24 novembre dernier, Mazouz Ould Abderrahmane, frère cadet de Kaki, a été enterré au Canada où il résidait depuis 1977.
Homme de théâtre rigoureux, il était également un prolifique réalisateur de films et de documentaires ; présent lors de la création en pleine guerre de libération de la troupe «Mesrah El Garagouz», une troupe que l'on doit au prodige Ould Abderrahmane Kaki, Maazouz prendra tout le temps pour apprivoiser les planches. C'est ainsi qu'il sera de tous les coups et de toutes les aventures du jeune théâtre algérien postindépendance. Acteur méticuleux et racé, il participera naturellement à la plupart des films de l'Algérie indépendante. Lorsque Gillo Pontecorvo entamera la réalisation de «La Bataille d'Alger», Maazouz fera partie de la distribution.
Ahmed Rachedi lui fera appel pour «Les Damnés de la terre». Il sera également là lors du tournage de «La nuit a peur du soleil» de Mustafa Badie. Il jouera également pour Slim Ryad dans «La voie» et pour Tewfik Farès dans «Les Hors-la-loi». Très proche de feu Allel Bachali, ils iront rejoindre les services audiovisuels de l'ITA de Mostaganem. Ce retour au bercail sera mis à profit pour une réapparition fracassante au 4ème art. Maazouz, avec ses comparses de Tigditt, dont Mostéfa Abderrahmane, a créé la troupe «L'Art Scénique». C'est à la demande expresse de Mustafa Benabdelhalim que Maazouz participera à la 6ème édition du festival du théâtre amateur.
A l'époque, la troupe travaillait une pièce adaptée d'un roman de Jean Pélégri.
Adaptée par Laaredj Ziane, «Slimane, le caillou» n'était pas programmée pour le festival. C'est sur insistance de Mustafa Benabdelhalim que la troupe acceptera, non sans réticences, de jouer lors de la soirée de clôture. La pièce, qui met en scène un colon et un indigène, se ponctue par une réconciliation fusionnelle entre le riche fermier et son ouvrier. Une chute intolérable pour les responsables politiques de l'époque. L'accueil de la critique ainsi que des gardiens du temple sera d'une grande sévérité. Ce qui plongera Maazouz et ses acteurs dans une profonde affliction.
Cinq ans plus tard, Maazouz mettra les voiles vers le lointain Québec où il entamera une nouvelle carrière. C'est cet homme fougueux et passionné, généreux et flamboyant, méticuleux et exigeant, qui vient de disparaître à l'âge de 72 ans. Inhumé au carré musulman de Québec, il laisse une famille éplorée et de nombreux amis déchirés par cet exil au pays de l'érable. C'est en hommage à l'homme et à son 'uvre qu'une manifestation est prévue à partir du 31 janvier au siège d'El Ichara.


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