Algérie

Théâtre de Sidi Bel Abbès



Théâtre de Sidi Bel Abbès
Akhir halqa est le dernier produit du goual, Abbes Lakarne, un enfant de la Mekerra qui incarne le présent avec les belles expressions et les mots des gens sages d'antan, exprimés avec art et finesse sur les places publiques.El goual, cet art purement populaire, est revenu sur les places publiques de la Mekerra et les planches du théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, après des décennies de disparition, grâce à la volonté et l'amour d'un passé magique qui a mené l'artiste de la halqa, Abbès Lakarne, à renouer avec le chant populaire à ciel ouvert. La dernière halqa est un tout.Dans divers tableaux artistiques, dans différentes étapes de l'histoire et endroits, el goual invite ses amis à raconter tout un parcours d'art, de paroles, de poésies, de souvenirs du passé et de la belle enfance d'antan, et la présenter avec art et savoir à un public qui connaît la valeur des mots et de la gestuelle, chantée avec des instruments simples comme El gasba, el guellal et el bendir. La misèreCes instruments qui accompagnent un spectacle harmonieux berçant les spectateurs restent gravés à vie dans la mémoire de notre artiste qui rapporte de son enfance des histoires toutes fraîches, des moments particuliers et agréables qu'il a partagés avec ses amis d'enfance, sa famille, ses voisins et ses proches à la Tahtaha, ce lieu qui réunit toutes les merveilles des années de misère et de la colonisation française à Sidi Bel-Abbès.Ce théâtre à ciel ouvert était, selon Lakarne, une manière de gagner un peu d'argent, pendant les années difficiles des années 1940 et 1950. D'ailleurs il se souvient même des petits détails de «la rue des Maures» où il est né. Le nom que portait ce quartier voulait dire la rue des arabo-berbères, pour le différencier de la partie de la ville occupée par les occidentaux. Il se rappelle toujours les jeux d'enfance, les cafés, le coiffeur du coin, la station de taxis où son père travaillait et les marabouts qui entouraient la ville de Sidi Bel-Abbès à l'époque. Dans Akhir Halqa, avec beaucoup de finesse, Lakarne trouve le moyen de réunir tous ces éléments pour faire un voyage dans le temps, en rappelant les belles paroles et les citations populaires qu'il garde toujours en mémoire.Des personnages comme Cheikh Dahou, Kabasso et d'autres qui l'ont marqué et dont il se souvient toujours des chants et paroles qui faisaient parfois rire et pleurer en même temps. «C'est le seul espace où on n'invente pas les histoires, dira notre interlocuteur, car toutes les expressions et citations sont inspirées des expériences de nos ancêtres qui ont été tirées des leçons de la vie, et nous l'enseignent par la parole et la poésie», explique-t-il. El halqa est interactif. L'individu est partie prenante du spectacle. Il fait partie de la pièce et invite le spectateur à chanter et à partager avec la troupe la joie de vivre l'instant présent avec beaucoup de passion».Héritage culturelLakarne est né en 1943 à la rue des maures à Graba, la place mythique Tahtaha, qui était un théâtre à ciel ouvert accueillant quotidiennement des charmeurs de serpents et des gouals. «En face il y avait une mosquée. on fréquentait l'école coranique parallèlement à l'école primaire.Dans mon livre je raconte mon enfance. un souvenir me revient : mon ardoise «louha» dont je devais prendre soin après chaque cours coranique, et mon école maternelle dont j'ai toujours le souvenir en mémoire», indique notre artiste. Pour lui, la Tahtaha était un grand spectacle et une école populaire, qui indique le droit chemin de la vie, une vie dure et difficile à affronter sans bagage. «Notre identité, on la trouvait dans la poésie et les mots, les tenues traditionnelles que nos parents portaient, nos plats simples que nos mères préparaient à la maison, nos relations chaleureuses avec nos voisins, nos marabouts Sidi Mohamed de la place Tahtaha, Sidi El Bachir situé sur la rue du soleil et Sidi El Mokhtar au faubourgh Tier que nos mères nous emmenaient voir chaque vendredi.»La troupe El Halqa composée de 12 membres avec ses musiciens et gouals compte récupérer le maximum de cet héritage culturel et historique pour le transmettre à la nouvelle génération, faire passer des messages sans fragments, pour ne pas perdre ses repères et ses origines.


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