Algérie

Théâtre arabe Quand l'audace manque



Théâtre arabe
                                    Quand l'audace manque
Scène- Qu'en est-il du théâtre arabe, alors que l'art des planches s'inscrit de nos jours dans la durée '
Ailleurs, il évolue, il s'appuie aujourd'hui, et incontestablement, sur de nouvelles techniques d'expression et de modes de représentations actuels, propres aux nouvelles sensibilités du public. Les expériences se révèlent multiples et variées pour une meilleure interprétation de l'art des planches.
A cette question, Dalal Maqari, scénographe syrienne d'origine palestinienne, installée en Allemagne, dira : «Le théâtre arabe avance à petits pas et des petits pas qui sont loin d'être audacieux.» Autrement dit, les metteurs en scène ne prennent pas la peine d'innover ou d'oser. «Ils se montrent frileux dans leur démarche artistique. Leur travail tend alors à manquer de courage et d'objectivité, parfois de sincérité, donc de franchise et de crédibilité. Il y a une quasi absence d'imagination et de créativité en conséquence.
Dalal Maqari, rencontrée au Théâtre national, déplore, en outre, que «le théâtre arabe reste quelque peu impopulaire, contrairement à la situation qui prévaut en Occident, où les professionnels du théâtre forment leur public dès leur jeune âge».
Selon elle, le théâtre tel que pratiqué n'atteint pas l'ensemble du public. Il est, de ce fait, sélectif, presque théorique, c'est un théâtre intellectuel, évoluant dans un langage qui, souvent, manque d'intelligibilité. Un langage tantôt abstrait. «Les nouvelles générations de professionnels veulent, aujourd'hui, dans les pays arabes, un théâtre populaire, non élitiste, capable de plonger ses racines dans la vie quotidienne», soutient-elle.
Dalal Maqari dont la spécialité est le théâtre d'ombres, un théâtre qu'elle qualifie de forme d'expression scénique à part entière, pareil au théâtre dit classique. Pour elle, il y a plusieurs manières de faire du théâtre, dont le théâtre d'ombres ou ombres chinoises. «Ce type de théâtre était connu de l'homme primitif et chez les Arabes de la période préislamique», soutient-elle. Elle explique par ailleurs que «cette forme de théâtre présente plusieurs solutions artistiques en scénographie et en mises en scène, en recourant à des techniques modernes d'éclairage», et de poursuivre : «Cette manière de faire, souligne-t-elle, aide à mieux renouveler, voire à rénover l'art des planches en le convertissant en des expériences littéralement contemporaines, qui, elles, répondent du coup aux besoins, donc aux aspirations du public.» «L'application des techniques du théâtre d'ombres dans le théâtre dit aristotélicien aide à exprimer dans un langage réel compatible aux sentiments profonds du public. Ces procédés sont le jeu d'ombre et de lumière. Il existe, selon elle, des sources de lumière toutes simples qu'il est aisé d'utiliser dans ce qui se fait aujourd'hui dans le théâtre. Cela conférerait au jeu scénique une certaine visibilité, de la visualité et surtout de l'instantanéité. Elle explique aussi que ce théâtre, qui s'appuie sur une scénographie se voulant ouverte à toutes les suggestions, donc multiple et démonstrative, se construit sur un langage scénique qui offre plusieurs possibilités d'approche ou de lectures. Le jeu d'ombre et de lumière revêt une dimension spectaculaire. Autrement dit, le théâtre arabe est impérativement appelé à se renouveler et ce, en vue de l'ancrer dans l'actualité, conformément aux modèles d'esthétiques inédits, correspondant aux attentes (esthétique et thématique) du public.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)