Algérie

Théâtre algérien Et les archives '


Théâtre algérien Et les archives '
Débat - Une rencontre autour du théâtre ' et de sa problématique ' a eu lieu, hier, à la salle Hadj-Omar, au sein du Théâtre national d'Alger.
A cette occasion le volet du texte théâtral a été soulevé et traité par les différents professionnels du 4e art, à savoir metteurs en scènes, auteurs, traducteurs et critiques d'art.
Il est vrai que les débats ont été enrichis par plusieurs approches. Les participants ont soutenu que dans l'ensemble, l'absence de nouveaux textes et le manque d'archives constituent les principaux soucis du théâtre en Algérie.
En effet, la question d'archives s'est posée avec acuité, selon les deux académiciens, en l'occurrence les Drs Djamila Zekal et Hassen Tlilani.
Ces deux chercheurs sont revenus longuement sur les difficultés éprouvées pour retrouver les vieux textes théâtraux, ce qui est regrettable pour le Dr Tlilani qui soulignera : «Il est plus facile, pour nous chercheurs, de trouver des anciens textes du théâtre grec qui datent de plusieurs siècles que des textes algériens.»
Ce ne sont pas seulement les académiciens qui souffrent du manque d'archives, puisque même les autres acteurs du domaine sont confrontés au même problème.
Quant au critique d'art et doyen du théâtre Kamel Bendimrane, il plaide pour une banque de données pour préserver le patrimoine existant. Il assure que «les archives sont les moyen idéaux pour défendre la mémoire des hommes qui ont fait le théâtre, les négliger c'est perdre toute une histoire, les préserver relève du devoir patriotique».
Il en va de même pour les metteurs en scène qui souhaiteraient reprendre un vieux texte de Kateb Yacine, Abderahmane Kaki ou autres. De son côté, Abdelnacer Khelaf, en sa qualité de critique d'art, parlera de son expérience de «chasseur d'archives». Il dira qu'il a pu récupérer des affiches et prospectus de vieilles présentations, il lui est même arrivé d'acheter certaines pièces pour les sauvegarder. Une action louable, mais qui reste loin d'un travail professionnel censé protéger la mémoire d'une nation.
Dans ce sens, Brahim Nouel, directeur artistique au théâtre, défendra le rôle de la tutelle qui a pris conscience de l'importance de préserver le répertoire de notre théâtre. Il précisera, par ailleurs, qu'un budget a été déployé pour un projet de numérisation d'archives.
Les maux du théâtre dans notre pays ne s'arrêtent pas là car si celui-ci est impuissant à reproduire sa mémoire, il est encore incapable de produire du nouveau...pourquoi '
Djamel Bensaber, homme de théâtre et initiateur du prix Kaki d'or du théâtre amateur en 2008, a évoqué amèrement que «le concours est un espace de découverte de nouveaux talents et malgré le succès des premières éditions qui ont abouti à la production de nouvelles présentations, le projet n'a pas suscité un intérêt particulier et son avenir reste en suspens.»
Le théâtre comme toute autre forme d'art, est la mémoire des nations. Le promouvoir est le rôle initial de tout intellectuel, les initiatives pour le préserver ne manquent pas, les ignorer est le délit le plus impardonnable qu'on puisse commettre contre la société.
Rappelons que cette rencontre a été organisée dans le cadre de la commémoration des cinquante ans de la fondation du Théâtre national algérien (le 8 janvier 1963), anniversaire coïncidant avec le célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.
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