Algérie

THEÂTRE Layali Allamout et Cannibales à Chlef


Deux spectacles ont eu lieu cette semaine au théâtre régional de la cité Aroudj. Layali Allamout raconte un conflit entre le responsable de la secte des hachachines et le Premier ministre Nidham El-Moulk.
Allamout, qui signifie nid d'aigle en perse, est le nom d'une forteresse édifiée par Hassan El-Sabah, au XIIe siècle. L'auteur de cette construction est aussi le fondateur de la terrifiante secte des hachachines (qui a donné le mot assassin au français). Le rideau se lève sur trois amis réunis : Omar Khayam, Nidham El-Moulk et Hassan El-Sabah. Ces hommes se retrouvent comme d'habitude dans une taverne avant sa fermeture ordonnée par Nidham El-Moulk malgré le désespoir de Sadia et de sa fille qui y travaillent comme serveuses. L'auteur H'mida Ayachi s'empare des faits pour en faire un spectacle de fiction. Il tente de démontrer que la taverne qui est généralement perçue comme un lieu de beuverie et de débauche est aussi un espace de liberté d'expression où se rencontraient tous les courants politiques de l'époque. La pièce aborde un sujet tabou qui concerne le premier assassinat politique commis par la secte des hachachines. Toute la force de cette pièce réside dans le côté esthétique des costumes des acteurs et la musique, d'époque, accompagnant le quatrain de Omar Khayam. La sonorité et le jeu de lumière sont de bonne facture et côté collaboration, nous avons Abbour Azzedine comme metteur en scène, avec Abderrahmane Zaâboudi à la scénographie, la musique étant de Kader Mahmoudi. Le réalisateur tient à nous expliquer que le spectacle s'inscrit dans une démarche de «labo» qui remonte au temps de La poudre d'intelligence de Kateb Yacine. Ce travail leur a permis de monter Hadhaya, qui regroupe toutes les œuvres théâtrales de l'auteur de Nedjma, comprenant notamment Le cadavre encerclé. La troupe a touché aussi au théâtre de l'absurde avec des créations de Beckett comme par exemple En attendant Godot. C'est la génération qui vient après le passage de Kateb Yacine à Sidi- Bel-Abbès qui assure la relève. Elle est constituée d'universitaires dont la moyenne d'âge est de 20 ans. Tous les spectacles qu'ils montent sont primés dans les différents festivals du théâtre professionnel, au Caire, à Damas et Casablanca... A Sidi-Bel-Abbès, on constate un véritable engouement pour cet art. Les enfants demandent de l'argent à leurs parents pour aller assister à une pièce de théâtre. Cette représentation s'inscrit dans une tournée dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Le responsable de la troupe nous apprend que Sidi-Bel-Abbès possède le plus beau théâtre d'Afrique. La deuxième pièce présentée est Les cannibales d'après le texte du Syrien Mamdouh Aidouane, Ouklet louhoume elbachar, la mise en scène est de Hichem Chakib, un Marocain de Toulouse et le seul interprète est Sofiane Attia. Cette pièce est produite par le TNA. Sofiane Attia a été membre des associations théâtrales Hiwar et Tedj en 1989. Depuis 2009, il est gérant de la coopérative Canevas. Depuis 2006, il est au TNA comme comédien et assistant. Les cannibales met en scène un simple d'esprit qui considère tous ceux qui l'entourent comme des prédateurs. Il pense que la femme enceinte a dévoré son enfant. D'après lui, le monde est devenu une jungle terrifiante et que le seul moyen de le sauver réside dans la mise au point d'un vaccin. Ce dernier doit être administré aux enfants dès leur naissance. C'est le premier monodrame en arabe classique facile.
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