Algérie

Théâtre



Théâtre
Jeux ? La générale a été présentée, jeudi, sur les planches du Théâtre national algérien (Mahieddine-Bachtarzi).La société, avec son malaise et sa frustration, où des trajectoires de vie se croisent dans l'indifférence et l'ignorance de l'autre, et ce, en raison de l'absence de communication, est au c?ur de Choukhous Moutaqatiâa (Personnages croisés). Ecrite et mise en scène par Hamid Gouri, à qui l'ont doit, entre autres, les pièces O les femmes ou encore Blawi sodaf, la pièce développe une vision portant sur l'état des lieux de la société algérienne, et ce, à travers une galerie de portraits?: les comédiens et comédiennes (Louiza Habani, Hicham Kihal, Zihar Lounis, Jahida Muslem et Ilyasse Boularaf) incarnent chacun différents personnages, totalement opposés les uns aux autres. Et comme l'indique le titre de la pièce, celle-ci décrit des situations scéniques, c'est-à-dire elle raconte à la manière d'une pièce mosaïque cinq histoires, mais toutes se révèlent indépendantes les unes des autres, n'interagissant nullement les unes avec les autres, mettant ainsi en valeur cinq personnages tourmentés chacun par une histoire singulière et dramatique qu'il a eu à subir.Si les histoires racontées n'entretiennent entre elles aucun rapport, il se trouve qu'elles se ressemblent dans une certaine mesure dans le sens où elles font fortement ressentir les tourments et le mal-être qu'elles véhiculent. La pièce, jouée tantôt dans un arabe classique, tantôt dans le dialecte algérois, raconte une Antigone des temps modernes. Cette dernière apparaît comme une femme désabusée par son passé. Car elle est tombée amoureuse durant ses études dans les années soixante-dix d'un homme nommé par son entourage «Che», incarnation des idées révolutionnaires de gauche de l'époque, et pour lequel Antigone a tout accepté. Mais l'un des trais marquants de la pièce reste que les personnages tout au long du jeu ne se comprennent pas et ne parviennent pas à communiquer tant leurs certitudes les opposent.D'où la problématique de l'absence de communication soulevée dans la pièce, donc traitée dans une trame fragmentée avec comme seul dénominateur commun, l'adversité, le tout évoluant dans un jeu se voulant démonstratif et pertinent.Si le metteur en scène s'emploie à dire l'absence de communication, c'est pour démontrer que cela n'est pas le méfait des cultures ou de l'histoire, mais celui de l'individu dans sa profondeur quelles que soient son origine et son appartenance.A travers le jeu de chacun, l'on peut constater que le manque de communication engendre un déchirement de la société. Cela engendre aussi des situations conflictuelles et absurdes et?cette absurdité structure le déroulement de la pièce, avec une approche, voire une vision théâtrale de la réalité.Le spectacle Choukhous Moutaqatiâa est produit par la Coopérative culturelle et artistique «Port Saïd», après El-Falta,?El-Kaïda Hlima Monserrat ou encore Wazir ou Rabi K'bir. Cette coopérative entamera à partir du mois de ramadan une tournée à travers plusieurs villes du pays pour présenter la pièce.




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