Algérie

Théâtre



Le « bastringue » de Karl Valentin débarque à Oran Jouer des sketchs de Karl Valentin (1882-1948) aura été une expérience enrichissante pour les comédiens de la jeune troupe Chems. Une mouture d?un spectacle complet à venir a été présentée mercredi au centre culturel français, sous la direction du jeune metteur en scène Yannick Toussaint, qui a fait découvrir à ses partenaires algériens mais aussi au public présent le « théâtre de cabaret » de l?auteur allemand, originaire de la banlieue munichoise, très populaire durant la période entre les deux guerres mondiales. Situations cocasses, personnages marqués par la sottise, atmosphères à la limite de l?absurde caractérisent ce genre théâtral conçu avant tout pour distraire mais qui n?a pourtant pas empêché, à son époque, le célèbre dramaturge allemand de la même époque, Berthold Brecht de s?exprimer à son sujet. Les pièces choisies pour ce premier spectacle d?Oran ont dû être adaptées au contexte local et le hall du centre culturel a été aménagé pour la circonstance afin de recréer l?ambiance du café-théâtre. Disposition à s?adapter Des tables ont été disposées autour de la scène, créant une certaine familiarité accentuée par exemple par le fait que les comédiens servent eux-mêmes, à un moment, du thé. Les rôles qui, à l?origine, sont tenus par Karl Valentin, auteur de « Bastringue » lui-même et sa campagne avec laquelle il a notamment tourné pendant près de 40 ans, Liesl Karlstadt, de son vrai nom Elisabeth Wellano, sont ici dispatchés entre les comédiens de la troupe qui ont montré une certaine disposition à s?adapter à un humour et à des créations issues de milieux culturels différents. L?ouverture du spectacle mettant en scène un couple d?employés de maison qui, par un jeu de situation, trouvent du mal à dresser une table, annonce la couleur. Ici, comme pour d?autres sketchs, à l?exemple des deux techniciens qui butent sur la réparation d?un projecteur, il n?est même pas besoin de parole, un peu à la manière de Buster Keaton pour arracher des rires à l?assistance qui ne savait pas encore à quoi s?en tenir. La suite ne sera que du bonheur autant pour les déconvenues de la cantatrice victime de son microphone que l?absurdité née de l?insistance de la femme (rôle tenue par Sabrina Aissi, animatrice de la troupe) qui « écrit une énième lettre pour demander à son correspondant de lui écrire pour la prévenir qu?il ne lui écrirait pas. » Un jeu de mot sur l?écriture qui a tenu en haleine un public qui a fini par comprendre qu?il n?y a rien à comprendre mais qu?il faut juste se laisser séduire.


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