Thé : le secret des trois «j»

Pratique - On ne peut parler de thé, dans la société sahraouie, sans évoquer son mode de préparation et de consommation.Partout où vous êtes de passage chez les Sahraouis, aucune assemblée ni aucune soirée de distraction ne peuvent être tenues sans le thé et le cérémonial qui accompagne sa préparation. En effet, les dernières nouvelles sont échangées et les affaires de la vie courante sont discutées autour d'un plateau de thé. Un thé délicieux préparé avec amour et raffinement. Parmi les traditions, on trouve ce que les Sahraouis appellent la théorie des trois «j» dans la préparation de thé. Le premier «j» se rapporte à Jamaâ (groupe ou communauté). Ceci signifie que le service de thé est au mieux lorsque l'on se trouve en groupe. Le deuxième «j» correspond, selon une étude réalisée se rapportant à la culture sahraouie, au Jarr (prolongement), ce qui signifie que lorsque la préparation est longue, cela laisse à l'assemblée assez de temps pour traiter les diverses questions socio-économiques en toute quiétude et sans le moindre stress. Le troisième «j» correspond au Jamr (charbon allumé). C'est le feu traditionnel, au charbon, utilisé pour la préparation du thé et qui lui donne toute sa saveur, explique-t-on encore dans cette même étude. Et on ne peut parler de thé sans évoquer sa préparation ainsi que sa consommation. Dans les familles du Sahara occidental, il faut s'attendre à ce que le thé vous soit préparé et servi par n'importe quel membre de la famille. «Sa préparation n'est pas confiée à un membre spécifique. Il peut être préparé par la mère, le père, la s'ur, le frère ou même par un proche en visite chez la famille», nous souligne-ton. Dans la plupart des cas, c'est la mère qui s'en occupe comme pour beaucoup d'autres tâches d'ailleurs. Contrairement aux gens du Nord qui consomment beaucoup plus de café, chez les gens du Sud, particulièrement les réfugiés sahraouis, le thé représente un élément indispensable dans la vie quotidienne. Il suffit juste de faire un petit tour avec un Sahraoui pour se rendre compte que même un voyage peut être interrompu pour la préparation du thé. D'ailleurs, aucun chauffeur sahraoui ne circule sans que tout ce qui a trait à la préparation du thé soit enfoui dans son véhicule. Même lors des rencontres avec les plus hauts responsables sahraouis, le thé ne peut être omis. Il fait partie du décor de la vie sahraouie. «C'est d'abord un anti-stress et un fortifiant», disent les Sahraouis unanimement. «Le thé a également accompagné nos combattants durant notre guerre pour l'indépendance nationale», souligne-t-on encore.