Algérie

The Independent révèle que l’Algérie est le dernier pays à encore l’utiliser: Du plomb toxique dans le carburant



The Independent révèle que l’Algérie est le dernier pays à encore l’utiliser:  Du plomb toxique dans le carburant


Dans sa livraison du 22 août en cours, le journal The Independent met la lumière sur l’affaire d’achat par l’Algérie de carburant toxique et très dangereux pour la santé.

L’Algérie est même l’une des dernières places dans le monde à continuer à faire la commande d’un tel type de carburant interdit en Amérique et en Europe.

«Les entreprises du Royaume-Uni continuent de vendre de l’essence à plomb dans des pays où la vente est encore légale» titre The Independent en dénonçant une société en particulier qui vend «des additifs pour carburants au plomb — interdits pourtant pour leurs effets catastrophiques sur la santé humaine — au dernier pays dans le monde où sa commercialisation demeure légale».

Basée à Cheshire, Innospec LTD, puisque c’est d’elle dont il s’agit, est considérée, note le journal britannique, comme le dernier endroit sur la planète à fabriquer encore du tétraéthyl-plomb, communément appelé TEL ayant été à l’origine de nombreux problèmes de santé, y compris la mort prématurée et des lésions cérébrales.

«En 2014, deux dirigeants d’Innospec ont été reconnus coupables de corruption de fonctionnaires indonésiens entre 2002 et 2008 pour les inciter à reprendre les ventes de TEL dans leur pays», indique l’article.

L’ONG écologiste Greenpeace, qui a alerté sur la production continue de l’additif toxique par cette entreprise, a appelé le gouvernement britannique à interdire la vente «inacceptable» de cette substance dangereuse. C’est en l’an 2000, et suite aux nombreuses preuves apportées qu’il cause des dommages au cerveau et au système nerveux en particulier chez les enfants, que le TEL a été interdit de vente en Europe et en Amérique du Nord.

C’est même la chute importante du nombre de crimes violents dans certains pays échappant à la pollution au plomb qui a été un facteur déterminant dans l’interdiction de cette substance dans les pays du Nord. Citant un porte-parole d’Innospec, The Independent indique que la société britannique travaillait avec des pays pour éliminer progressivement l’utilisation de TEL dans le carburant, mais seule l’Algérie reste demandeuse de ce type de combustible pour moteurs. Le responsable d’Innospec est resté évasif sur le stade atteint par le processus de «dé-plombage» du carburant en Algérie et s’il existait réellement. Ce qui est sûr, dit-il, c’est que «si l’entreprise avait cessé de vendre TEL à l’Algérie, les véhicules s’arrêteraient. Tout ce que nous faisons, c’est que nous répondons à leur demande quand ils nous envoient une commande et l’argent avec.» Une affirmation qui fait froid dans le dos et qui renseigne sur l’ampleur effrayante de l’utilisation du carburant à plomb en Algérie.

Le même responsable ajoute à son interlocuteur de The Independent : «Nous essayons d’entrer en contact avec eux pour savoir s’ils en ont besoin ou s’ils veulent arrêter. Mais le niveau de l’information de leur côté n’est pas clair.» Ainsi, l’Algérie est le seul client qui fait encore vivre cette entreprise fabriquant un poison mortel.

Le site web d’Innospec affirme, précise l’article du journal britannique, qu’il est le seul «fabricant mondial de produits à base de tétraéthyle» et dont la fonction est d’augmenter «la qualité de l’octane d’essence et offrir ainsi des performances supérieures au moteur tout en réduisant le niveau de sa maintenance». Il s’agit d’un carburant très utilisé dans l’aviation, de même dans les raffineries comme un moyen économique pour améliorer la qualité de l’essence. Innospec a continué à vendre du carburant à plomb toxique dans des pays comme l’Algérie qui prétendaient s’orienter vers l’essence sans plomb.

Les militants de Greenpeace réclament l’arrêt des exportations de ce poison.

«Il est profondément préoccupant de constater que cela met autant de temps à prendre fin. Les entreprises britanniques doivent se conformer aux mêmes normes de sécurité pour tous les produits où qu’ils soient vendus. Permettre l’exportation de cette substance dangereuse ailleurs alors que chez nous on protège nos enfants est inacceptable», a déclaré Rebecca Newson, conseillère politique de l’ONG activant dans la protection de l’environnement.

De graves conséquences sur la santé des enfants

Donnant la parole à un toxicologue environnemental à l’université de Leeds, The Independent nous informe que la principale préoccupation concernant le carburant à plomb était l’effet sur le cerveau des enfants.

«La preuve de l’effet sur la cognition est irréfutable. Le plomb dans le carburant est le plus grand combustible à se dissoudre dans l’air et c’est pour cela que le pétrole à plomb a été éliminé progressivement dans de nombreux pays», explique le toxicologue en notant qu’il existe «un lien direct entre le plomb dans le sang et l’affaiblissement des capacités cognitives de l’enfant».

«Si les émissions des véhicules contribuent aux concentrations de plomb dans l’air, comment voulez-vous éviter les risques d’exposition? Il arrive partout et même dans votre maison», dit-il.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait qualifié en 2002 le problème mondial du plomb dans l’essence de catastrophe pour la santé publique.

«Le plomb est toxique pour les systèmes à organes multiples. Même à de faibles niveaux, il a été démontré qu’il peut causer des effets néfastes… Le système nerveux du fœtus et du nourrisson est particulièrement sensible à cette substance qui peut même traverser le placenta et pénétrer dans la barrière hémato-encéphalique», explique l’OMS dans un article cité par The Independent.

Le même article indique que le plomb interfère dans la migration neuronale, la prolifération cellulaire et la formation de synapses pendant les périodes de vulnérabilité. Parmi les conséquences directes de cette invasion de plomb, sont citées la perte d’intelligence et les perturbations comportementales.


Photo: Alors que la nocivité de l’essence à plomb est avérée, l’Algérie continue d’en importer

Nadjia Bouaricha


Greenpeace appelle le Gouvernement britannique à interdire les exportations de plomb tétraéthyl vers l’Algérie: Greenpeace a appelé le Gouvernement britannique à bannir les exportations de produits contenant du plomb tétraéthyl à l’Algérie, le seul pays au monde oú cette substance hautement toxique est encore autorisée. L’usine Innospec Ltd., filiale d’une firme U.S basée au Cheshire, est probablement la dernière à fabriquer des additifs pour carburants à base de plomb tétraéthyl ou TEL, une substance interdite en Europe et en Amérique du Nord en raison de sa trés haute toxicité pour l’homme, a affirmé que la majorité des pays de la planète ont interdit le plomb tétraéthyl à l’exception de l’Algérie, pays qui continue toujours à importer des additifs pour carburants à base de cette substance. L’arrêt des importations algériennes de TEL permetterait le démantèlement de l’usine d’Innospec en Grande-Bretagne mais les britanniques affirment que «les communications passent mal» avec la partie algérienne. Le TEL est connu pour sa haute toxicité mais surtout son impact trés nocif et irréversible sur le développement cognitif du cerveau et pour induire de graves troubles comportementaux, en liaison avec des manifestations d’une violence extrême. (strategika51.wordpress.com / 23 Août 2017)
Karaali Abdelouahab - La sentinelle de l'environnement - Constantine, Algérie

29/08/2017 - 350868

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