Algérie

"The day after"




Après l'Organisation des moudjahidine qui a subi une scission qu'elle veut dissimuler, après le Forum des entrepreneurs qui vit une désintégration de fond, après le FFS qui aggrave sa dégénérescence avec son "opni" de "ni boycott ni participation" (option politique non identifiée, ainsi désignée par Djamel Zenati), à qui le tour 'L'entêtement du régime à se perpétuer l'a poussé à oser l'initiative surréaliste de proroger le règne d'un président malgré son état de santé. Ce n'est plus un régime autoritariste, prévaricateur et sclérosant qu'on impose et qu'on affuble d'autorité des attributs de démocratie et de progrès, comme on le fait depuis quinze ans ; cette fois-ci, on l'impose malgré l'incapacité évidente de son président à assurer les tâches formelles liées à sa fonction.Jusqu'ici, les conflits générés par ces passages en force répétés dans les organisations politiques et sociales ont rarement éclaté au grand jour. La méthode faite de pression, de répression, d'exclusion, de manipulation et de corruption a toujours vaincu, soumettant ou marginalisant les oppositions qu'elles fussent mues par l'intérêt ou par la conviction.La campagne du pouvoir qui, comme de coutume, a été entamée depuis de longs mois, a déjà produit quelques-uns de ses effets implosifs. Quand, dans quelques jours, elle passera à sa vitesse de croisière, ses répercussions seront nécessairement amplifiées. Le rappel en force de ses énergies politiques et oratoires "persuasives", en plus de prétendre compenser l'incapacité du candidat à faire campagne, constitue une manière d'organiser sa plus large solidarité face à une contestation grandissante de la man?uvre. Pour l'heure, cette fronde, si elle ne se manifeste pas sous forme de mouvements massifs mobilisés contre le quatrième mandat et sa signification politique, elle affaiblit le système et diminue de son arrogance. L'entrée en campagne précoce et fracassante de pourfendeurs zélés des objections et scepticismes émis par certains Algériens et certains milieux politiques à l'endroit du quatrième mandat a déjà passablement désarmé le discours de campagne du pouvoir. La maîtrise orale de Belkhadem et Ouyahia, arrivés en renfort, est supposé, en temps voulu, rattraper les dégâts de la communication agressive et débridée de précampagne.Moins le projet est politiquement rassembleur, plus il semble "systémiquement" rassembleur ! La question est de sauver l'essentiel, et l'essentiel, de ce côté-là, est le système.Mais la situation, pour tragique et cocasse qu'elle est, a peut-être quelque chose de politiquement fécond. Elle a exacerbé la contradiction entre le besoin que le pays ressent d'un nouveau départ, après tant d'années de gabegie, de scandaleux détournements, de régression civique, de stagnation éducative, culturelle et économique et d'érosion démocratique, d'un côté, et la reconduction d'un président qui n'a pas la santé nécessaire pour initier la relance globale qui s'impose. Et à cette heure de vérité, le système, presque tout entier, est aligné derrière le projet déraisonnable d'un quatrième mandat. S'agrippent les uns aux autres comme dans une scène de naufrage.En concourant unanimement à cette entreprise destructrice, les hommes et les clans du système ne pourront plus se cacher derrière leurs nuances formelles pour se rejeter la responsabilité de l'échec.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




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