Algérie

Thagaste



Thagaste
Thagaste est l'actuelle Souk-Ahras, en Algérie.
Elle est principalement connue pour être la ville natale de saint Augustin.
Elle est située à 100 km au sud-est d'Annaba, ancienne Hippone, ville dont il fut évêque.

Histoire

La ville est déjà mentionné par Pline l'Ancien. Thagaste était alors une ville libre ; plus tard, elle devint municipe, et elle l'était encore à l'époque d'Augustin où elle est également le siège épiscopal de la Numidie.
Dans les années 370-385, la vie municipale fut dominée par Romanianus, ami et correspondant de saint Augustin. Il nous est connu par une inscription et par les écrits d'Augustin, notamment le Contra Academicos, qui décrit de façon évocatrice sa vie fastueuse, les jeux qu'il offrait à ses concitoyens, et son évergétisme dans la grande tradition des siècles précédents.
Crispine de Thagare y fut décapitée en 304 et une basilique lui est consacrée.

- Trois évêques de Thagaste nous sont connus :
1- Saint Firmin, mentionné par le Martyrologe romain ;
2- Saint Alypius ou Alype, ami d'Augustin ;
3- Saint Janvier.

Le siège épiscopal existe encore au viie siècle et est aujourd'hui un siège titulaire.
Les adeptes de la doctrine augustinienne viennent du monde entier se recueillir auprès d'un olivier séculaire, au pied duquel le saint, selon la tradition, passait plusieurs heures (à l'aube et au crépuscule) à méditer.
L'olivier est situé sur une colline dominant la cité antique, aujourd'hui disparue. On en retrouve quelques statues taillées dans le marbre ou un calcaire grossier ainsi que quelques pierres pourvues d'inscriptions latines. Les restes d'une basilique ont également été mis au jour.

Souk-Ahras, l’antique « THAGASTE » fut le centre de l’ancienne Numidie Orientale, sous le règne de l’empereur Algérien « MASSINISSA ». ( 238-148 av-j-c).

Selon une des versions « THAGASTE » puise sa dénomination,
Du mot « AMAZIGH » « AHRAS » qui signifie lion. Les forêts très denses à l’époque, abritèrent une variété d’animaux sauvages, plus particulièrement les lions.
Souk -Ahras ou l’antique « Thagaste »… Thagaste ou Souk- Ahras peu importe l’appellation, en fait, à partir du moment où l’espace est un et unique, qui s’étend sur 42,56 KM2, est délimité au Nord par El –Tarf, au Nord Est par Guelma (CALAMA), au Sud par Tebessa ( THEVESTE ) et à l’Est parla Tunisie….
Souk-Ahras, c’est aussi cette flopée de sites archéologiques, témoins d’un passé si riche, qui se refuse à mourir. De Khemissa à Madaure, en passant par Tifech et Taoura, la boucle de l’histoire ancienne est bouclée.
Souk –Ahras, ne se suffisant pas seulement des ruines ,a enfanté une constellation d’illuminés, qui ont traversé les temps, en imprimant leur label indélébile : Saint-augustin, Apulée de Madaouros, Posseduis, en sont les plus connus , mais il existe d’autres, qui ont réussi à confectionner l’histoire de cette région, décidément pas comme les autres.
Les romains qui y séjounèrent durant quatre siècles environ, suite à la défaite de Carthage, à la fin de la 3ème guerre punique, construisirent un réseau routier qui permit l’ouverture de Thagaste sur le monde extérieur. La présence romaine aida à l’éclosion et à l’émancipation de nombre de cités.
Outre, son passé historique glorieux, la wilaya de Souk –Ahras n’a pas manqué de marquer sa présence culturelle sur la scène nationale et internationale, en enfantant d’éminentes figures, ayant laissé leurs empruntes dans le patrimoine universelle.

Plus prés de nous et pour ne citer que ceux –là, le géologue AHMED CHIHEB EDDINE ETTIFACHI, l’un des premier savants arabes ayant procédé a la classification scientifique des roches et des pierres précieuses, l’homme de lette, KATEB YACINE, le célèbre auteur de « NEDJMA », le doyen du théâtre Algérien MUSTAPHA KATEB, l’étoile de la chanson arabe, WARDA EL DJAZAIRIA, et autre célèbres chanteurs « Bédouins » tels que CHIKH BOUROUGAA et BAGAR HADDA sans oublier le musicologue Algérien, ABABSSIA EL -BADI ayant composé plus de 100 œuvres musicales, dans les années cinquante, à PARIS, il tombait aux champs d’honneur en 1958, non loin de sa ville natale TAOURA, où il rejoignait les rangs des l’armée de libération nationale.

MADAURE ( MADAUROS)

La ville archéologique de Madaure : (M’daourouche) , située46 Km, au Sud –Est du chef lieu de la wilaya de Souk-Ahras.

S’étant sur109 hectares . sa création remonte à l’an 75 ap.j.c sous le règne de l’empereur romain « VESPASSEIN »,c’est une région réputée par la culture des céréales et des olives. A l’époque déjà , elle fut un grand pole de rayonnement scientifique grâce à ses collèges ;qui constituaient ,pour qui voulait poursuivre ses études à CARTHAGE un tremplin . En 534,elle fit l’objet d’une invasion de la part des byzantins, qui ont porté quelques modifications sur le tissu urbain de la ville; en implantant une citadelle au cœur même de la place publique.
Madaure est fière d’avoir enfanté l’un des premiers romanciers dans le monde , en l’occurrence, APPULEE DE MADUROS , né en125 et mort en 180 ap.j.c. Parmi ses œuvres les plus célèbres, on relève « l’âne d’or « qui retrace en 11tomes , une chronologie de la vie maghrébine dans le moindre de ses détails. En outre , Apulée s’intéresse dans ses écrits, à la philosophie , l’histoire , la poésie, la critique , les mathématiques, la médecine , l’astronomie , la métaphysique , ainsi qu’à la magie .
La population de MADAURE ,appartenait à la tribu des empereurs flaviens, « LA QUIRINA» . Si MADAUROS devint une ville bien romaine, il n’était pas possible qu’elle renia tout son passé , qu’elle restât entièrement fermée aux langues , aux mœurs, aux croyances , qu’autour d’elle beaucoup d’autres habitants, des autres villes voisines conservaient avec une fidélité féroce.
L’étendue géographique des ruines de cette ville montre qu’elle n’eut jamais plus de 10.000 habitants, par ailleurs , le théâtre romain , construit en un temps de prospérité , ne contenait qu’environ 1.200 places.
Historiquement , Madaure faisait partie du royaume de SYPHAX , puis elle fit partie du royaume de MASINISSA , et ce, comme l’a révélé APPULEE,vers 158 ap.j.c.

KHAMISSA(THUBERSICUM-NUMIDARUM)

Thubersicum –Numidarum, aujourd’hui “ KHAMISSA“ distante de30 Km du chef lieu de la wilaya , est située près de la source de « MEDJERDA » (BAGHRADA) et entourée de terres fertiles et bien arrosées. Cette ville numide fut érigée en municipe romain au 11ème siècle ap.j.c , vraisemblablement sous le règne du roi « TRAJAN »,au milieu du 3e siècle ap. j. c , elle portait le titre de colonie . Ses habitants presque tous d’origine punique, gardèrent longtemps l’empreinte de la civilisation carthaginoise.
Les noms puniques abondent sur les épitaphes à KHAMISSA, mais plus tard, les autochtones furent amenés à adopter les mœurs latines. Thubersicum avait dans le temps, donné naissance à un auteur dont l’ouvrage est resté célèbre .Il s’agit de NONIVS MARCELLUS, dont l’intitulé « THUBURSICENSIS».
Khamissa a aussi donné un fragment infime, mais d’une grande valeur archéologique et historique, il s’agit d’une épitaphe bilingue nèo-punique et latine. Elle est aujourd’hui même conservée au musée de Louvre à PARIS.
En 1902 , des fouilles organisées par les services des monuments historiques , ayant commencé ; étaient conduites au départ par le chercheur francais « BEVIA », mais à partir de 1903 , c’est CHARLES JOLY qui prit la direction du chantier de fouilles de KHAMISSA.
Ces opérations avaient permis, de dégager une grande place : « PLATEA VETUS » (La place Publique) avec les édifices qui l’entourent, une autre place : le « forum novum » le ( nouveau forum) , le théâtre , les bassins de la source « Ain- el- youdi » et les ruines voisines, les thermes auprès du (nouveau forum ) l’arc de triomphe , et plusieurs ruines d’habitations , des citernes, le temple de Saturne et un fort byzantin.
TIFECH (TIPAZA DE NUMIDE)
Le site archéologique de Tifech, est située au Sud-Ouest, à33 Km du chef lieu de la wilaya. Sa création remonte au 2eme siècle ap .j .c. sous le règne de l’empréreur « TRAJAN »,et fut construite à proximité de l’ancienne ville phénicienne Tipaza en 173, elle est promue au rang de commune ; et au début de l’année 534 elle a subit l’occupation des byzantins, qui la transformèrent en citadelle, servant comme base arrière stratégique susceptible de repousser toute éventuelle attaque provenant des envahisseurs.
Tifech se distingue par ses caractéristiques militaires atypiques, de même qu’elle passait pour être, un grand centre économique et agricole notamment, de par l’abondance de ses ressources hydriques et la fertilité de ses terres.
Pendant la conquête Islamique, « IBN- EL ACHAATH » y érigea un camp militaire au profit des « AGHLABITES » et ce au 8ème siècle. Quelque temps plus tard, elle fut intégrée aux « FATIMIDES » puis aux «ZIRIDES » et ce, à l’aube du 10ème siècle.

Le nom de Tifech, se confondit souvent avec celui de « CHIHEB-EDDINE ET TIFECHI » né en 1184 et mort en 1253 au Caire, qui fut l’un des illustres savants de l’époque, faisant preuve d’un savoir poussé en sciences naturelles et notamment, en géologie et musicologie. Il était le premier à avoir mis au point une encyclopédie arabe ayant renfermé plusieurs arts, dont l’art de chant. Parmi ses œuvres, on cite « Fleurs au cœur des pierres », « voyages au fond des esprits»…etc

TAOURA (THAGURA )

Elle est situé au Sud, à26 Km, du chef lieu de la wilaya. Elle fut construite au 2ème siècle pendant l’époque romaine, et ne tarda pas à se voir hisser au rang de commune . C’est un lieu qui a pratiquement conservé son nom antique. Nous trouvons le nom de cette ville inscrit dans différents orthographes : Thagura, Tagora, Thagora,…… Thacorensis, pourrait désigner les habitants de Taoura.

Si l’on se réfère au corpus des inscriptions latines 4663, que Thagura, appartenait à la province de la proconsulaire, devint une commune au 2 éme siècle , durant l’époque Romaine.

THAGURA,ce fut aussi la citadelle byzantine qui constitue la base arrière du « Tell ».Il n’en reste plus aujourd’hui, que quelques murailles et deux tours sur la lisière de la principale, où l’on constate la présence des vestiges du mur de l’église , entouré de transcriptions latines funèbres, ainsi que bon nombre de ruines.

HENCHIR-EL KSIBA (CIFITAS-POPTENSIS)

Le site de « HENCHIR-EL KSIBA » (CIFITAS –POPTENSIS) est située au Nord-Est de Souk Ahras , à39 Km de la commune de « Ouled Moumen »elle s’étant sur une superficie de30 hectares environ. La plupart de ses vestiges sont enfouis sous la terre, du fait des conditions climatiques .Cifitas a été édifiée par les romains au 2e. siècle ap.j.c, sur les ruines d’une ancienne ville numido-phénicienne.

De par sa situation stratégique, elle a connu une brillante activité économique, et pont de liaison avec Carthage. Au bord des routes avoisinantes, l’on constate les vestiges des grands thermes et des manuscrits funèbres. Les byzantins y ont érigé une citadelle considérée comme leur base arrière en vue de faire face aux éventuelles assauts des envahisseurs. A présent, il ne subsiste de cette citadelle que les murs extérieurs et quelques tours de contrôle.

KEF EL M’ASAOURA (CAVERNE DES LIONS)

C’est un ensemble de vestiges situés dans la commune de « Zouabi », située à10 Km de la daïra de Sédrata, dont l’existence remontait à 700 ans av.j.c. Il s’agit en fait de gravures rupestres géantes, découvertes par le chercheur français R. BARNELLE en 1892 , et qui ont fait, l’objet d’études de recherches menées par de nombreux archéologues.

Sur le coté ouest de la roche rupestre, l’on constate un tableau de gravures gigantesques de 2,93m de hauteur et 15m de largeur, représentant une scène de chasse, dont la proie est un sanglier, entouré de deux chacals, en quête de restes que voudraient bien leur concéder les lions.

Le coté sud de la roche représente une scène sur laquelle figurent des cerfs de barbarie et des autruches. A noter, que ces gravures rupestres sont estimées par les chercheurs plus récentes que les premières sus-citées; et ce en raison de leur gigantisme et la profondeur de leur traits ; d’ailleurs elles sont considérées comme les plus belles gravures découvertes dans l’Afrique du nord durant l’époque pré-historique.


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