Algérie

TEXTES RÉGLEMENTAIRES ET BANQUE D'ALGÉRIE


TEXTES RÉGLEMENTAIRES ET BANQUE D'ALGÉRIE
Pour les opérateurs de l'industrie pharmaceutique, les textes réglementaires qui régissent l'exportation et la Banque d'Algérie constituent de grandes entraves pour les opérations d'export. Par ailleurs, ils estiment que la mise en place de 151 unités pharmaceutiques nouvelles ne fera que saturer le marché interne.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Intervenant hier, aux 1res journées de l'industrie pharmaceutique algérienne de l'Unop (Union nationale des opérateurs de la pharmacie), tenues à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration de Aïn Bénian à Alger, le directeur général de Mérinal et membre de l'Unop, le Dr Nabil Mellah, a été comme à son accoutumée, très critique. Il s'interroge d'abord sur le diplôme du pharmacien industriel. «Où est le diplôme de pharmacien industriel ' La base de tout développement, ce sont les ressources humaines», dit-il.
Il s'est ensuite attardé sur l'investissement industriel pharmaceutique. «Nous avons encore des problèmes à récupérer l'agrément du ministère de l'Energie et des Mines pour l'importation des produits dangereux. Aujourd'hui, aucun opérateur n'a l'agrément. Nous fonctionnons de dérogation en dérogation, et ce, depuis des années». Un environnement qui, selon lui, est une cause de rupture de médicaments.
Il souligne également le manque de visibilité en raison des programmes d'importation d'intrants qui ne sont pas délivrés dans des délais précis. «Nous avons des achats à programmer et nous devons gérer des entreprises et être compétitifs. Partout dans le monde, l'on travaille avec un stock zéro. En Algérie, nous travaillons avec un stock de quatre à six mois car il n'y a pas de visibilité».
Selon lui, la réglementation aujourd'hui est défavorable à l'installation de sous-traitants. Pourquoi ' «Aujourd'hui, toutes les réglementations d'exonération se basent sur le producteur. Nous souhaitons être livrés localement en gélules, en réactifs, en aluminium pharmaceutique et autres mais nous ne pouvons pas car les opérateurs locaux ne sont pas exonérés de TVA. Par contre si vous les importez, vous êtes exonérés», explique-t-il. Et d'ajouter : «Comment peut-on être compétitifs s'il n'y a pas de sous-traitants ' Comment peut-on parler d'exportation quant il n'y pas de sous-traitants locaux '».
Autre visibilité faisant défaut signalée, celle du taux de change.
S'agissant de l'exportation, le Dr Mellah affirme qu'il s'agit du parcours du combattant. «Nous risquons la prison à chaque opération d'exportation», assure-t-il.
Quant à la taxe de 27% des frais des activités de promotion à l'export, il la conçoit comme un découragement pour les opérateurs. «Au lieu d'être conventionnés pour encourager l'export comme il se fait dans certains pays, nos activités de promotion sont taxées», regrette-t-il.
Acteur indispensable dans l'export, la Banque d'Algérie est pour le Dg de Mérinal, «la principale entrave pour l'exportation». Selon lui, sa réglementation est inadaptée et son environnement financier est contraignant.
«L'export ce n'est pas un discours, c'est une stratégie d'un pays que nous n'avons pas encore compris», conclut-il.
Agrément de 151 unités, la hantise des opérateurs pharmaceutiques
Moins critique, le président de l'Unop, Dr Abdelouahed Kerrar, affirme que certes, «nous avons tous les ingrédients, entre installations et ressources humaines, pour pouvoir exporter mais nous rencontrons de grandes difficultés notamment le règlement de la Banque d'Algérie, les textes réglementaires qui régissent l'exportation mais aussi le transport».
Il évoque par ailleurs, les 151 agréments provisoires remis par le ministère de la Santé. Selon lui, le marché interne du médicament est «très étroit» pour accueillir ne serait que la moitié de ces unités pharmaceutiques. Afin d'éviter cette «saturation», il prène un déploiement vers le marché étranger. Un avis partagé par le directeur général de Quintiles Industrie médical service (IMS), Dr Hocine Mehdi, qui alerte sur les conséquences négatives de l'arrivée de 151 unités pharmaceutiques sur le marché. «Nous allons avoir un gros problème parce qu'aucune industrie n'est florissante quand elle se concentre uniquement sur son marché intérieur».
Il estime que si l'Algérie ne prépare pas son industrie pharmaceutique à aller conquérir d'autres marchés, en créant un environnement et un climat adéquat, elle risque de se retrouver avec du «cannibalisme» mais aussi avec des entreprises qui vont fermer. Ainsi, «tout le succès que nous avons pu avoir va se transformer en catastrophe industrielle», dit-il.
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