Des travailleurs de l'unité de production de l'entreprise Texalg (Textile Algérie, ex Enaditex) de Chaâb Ersas, de Constantine, nous ont contactés, hier, pour se plaindre du refus de la direction du complexe de les libérer, alors qu'ils remplissent les conditions légales et ont déposé leurs demandes de sortie en retraite proportionnelle. «Pourquoi nous refuse-t-on ce droit alors que l'activité de notre unité de production est au point mort et que nous vivons dans un chômage technique qui ne dit pas son nom '», ont déclaré les plaignants qui semblent avoir perdu confiance en l'avenir de la profession. «Notre salaire est versé, désormais, avec beaucoup de retard et devient, de plus en plus problématique», ont-ils ajouté, en s'en prenant à leur syndicat qui aurait signé, avec la direction, une convention bloquant les départs en retraite, sans les aviser ou leur demander leur avis.«Nous vivons dans la précarité et nous estimons que notre avenir n'est plus dans le secteur du textile qui périclite, chaque jour, abandonné par l'Etat. Il serait, donc, plus indiqué, pour nous, de quitter nos emplois pour tenter notre chance ailleurs, quitte à ce que chacun de nous sorte avec une prime de retraite de 1 million de centimes seulement !», ont-ils déclaré, sans ambages.
Interrogé, le chef de la section syndicale de l'unité, M. Mahcène, a confirmé le mouvement de panique qui gagne les ouvriers, tout en confirmant le blocage des sorties en retraite proportionnelle, décision stratégique, dit-il, qui découle d'une convention signée entre le syndicat d'entreprise et la direction générale de Texalg, pour permettre la mise en oeuvre d'un plan de redressement qui a reçu l'aval des autorités gouvernementales. «Ce plan nécessite la mobilisation de toutes les énergies, surtout les compétences techniques des travailleurs du secteur», a indiqué, sans plus d'explication, ce responsable syndical.
Toutefois, contacté à son tour, le directeur de l'unité, M. Djebas Nacer, a donné l'explication claire qui a motivé la décision prise, conjointement, par la direction générale et le syndicat d'entreprise de Texalg.
«Notre direction générale, a-t-il dit, veut éviter une hémorragie, dans le domaine des ressources humaines. Certes, notre secteur se trouve, aujourd'hui, dans une passe difficile, mais l'Etat est venu à notre rescousse, en approuvant un plan de redressement conséquent. A ce titre, le complexe de Constantine s'est vu accorder une enveloppe financière de 200 millions de dinars pour faire redémarrer la production». Il continuera, en disant que l'unité avait lancé un programme de formation de jeunes issus des dispositifs de l'emploi, mais celui-ci a été stoppé, car cette catégorie de travailleurs ne semble plus être séduite par le secteur économique étatique du fait que les dispositifs de l'emploi, actuellement mis en place, leur donnent la possibilité d'aller vers la création de leurs propres petites entreprises. Et c'est ainsi qu'ils commencent à fuir l'unité et que celle-ci a dû interrompre ce programme de formation. «Nous traversons une période de transition difficile, a ajouté M. Djebas, et nous sommes, maintenant, arrivés à une étape où un espoir de redressement est permis. De ce fait, on ne peut plus se permettre de nous séparer de notre personnel formé. Nous avons essayé de sensibiliser les travailleurs concernés, mais, malheureusement, ils semblent ne pas comprendre la situation et ne veulent pas s'engager pour relever le défi. Toutefois, ceux qui remplissent les conditions réglementaires de sortie en retraite, selon la formule classique, peuvent le faire en s'adressant à la Caisse de retraite (CNR). Mais qu'ils sachent qu'ils ne bénéficieront d'aucun avantage».
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Posté Le : 21/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com