Algérie

Test de probité



La nouvelle discipline en matière de nomination d'un certain nombre de cadres de l'Etat, dont le pouvoir de décision est entre les mains du Premier ministre, suite à un transfert de pouvoir décidé, sur ce plan, par le président Tebboune lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, laisse voir que le temps de l'allégeance à «Son Excellence» fait partie du passé. Particulièrement durant les deux dernières décennies, c'était l'ex-président Bouteflika qui procédait personnellement ou à travers ses très proches conseillers depuis 2013, date à laquelle il fut amoindri dans ses capacités physiques suite à un AVC, à la nomination de tous les responsables aux fonctions supérieures de l'Etat et pratiquement de tous les cadres de l'administration, jusqu'aux secrétaires généraux des APC. La condition sine qua non de ces nominations, la seule exigée, c'est l'allégeance aveugle au clan des Bouteflika. Il y en a bien des cadres compétents qui sortaient du lot, mais ils finissent souvent persona non grata et se font éconduire de leurs postes, car ce n'est pas le critère de choix qui pèse dans la balance des nominations aux fonctions supérieures.Contrairement à ce qu'on compte introduire comme mode d'évaluation rigoureuse de ces cadres supérieurs, qui obéiront à un contrat de performance. Jamais ce pouvoir de décision n'a été délégué à d'autres parties, par crainte de les renforcer dans leur position et, surtout, avec dans l'esprit de s'assurer une totale fidélité des cadres nommés dans les postes de haute responsabilité, triés sur le volet par des officines restreintes. Les services de ces derniers seront, d'ailleurs, rapidement sollicités dans le contrôle de tous les rouages de la vie politique et socioéconomique. Plus maintenant avec ce nouveau traitement des dossiers des prétendants aux fonctions supérieures de l'Etat, dont l'onde de choc va se faire ressentir dans les prochaines nominations, imminentes, des nouveaux walis notamment. Car, si pour le changement au niveau des assemblées élues il faudrait attendre l'entrée en vigueur de la nouvelle loi électorale, pour procéder à leur dissolution puis l'organisation de nouvelles élections, les nominations dans les postes supérieurs de l'Etat n'attendent que la sélection et la signature du Premier ministre, qui ne va certainement pas trop tarder pour user de ce pouvoir de décision en procédant à la nomination des nouveaux walis et chefs de daïras qui suivront. Rappelons que le dernier mouvement partiel dans le corps des walis a été opéré par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, au mois de septembre 2019. Car, plus que la nomination des membres du gouvernement, le choix des nouveaux walis est sensible, ayant plus de proximité avec la vie des citoyens et plus, donc, de satisfaction ou de mécontentement à faire naître dans son sillage. Le changement des responsables au niveau local demeure, ainsi, un véritable test de probité pour le Premier ministre auquel incombe, désormais, la compétence en la matière.


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