A quelque six mois de la tenue du Sommet arabe à Alger, la violente charge des policiers israéliens contre des fidèles palestiniens sur l'Esplanade des mosquées peut s'avérer un véritable test de vérité pour la cohésion des pays arabes face aux dépassements commis par les sionistes en Palestine, dont la cause devrait figurer parmi les dossiers les plus importants au menu de la rencontre. Les malheureux évènements mettant aux prises des Palestiniens armés de pierres, qui rappellent l'Intifadha de 1987, et des policiers israéliens lourdement armés, ont été condamnés énergiquement par quelques pays arabes, timidement par d'autres, et font dire aux Palestiniens qu'il s'agit d'une « déclaration de guerre ». Ainsi, malgré la condamnation unanime, par tous les pays arabes, de la prise d'assaut de la mosquée al-Aqsa, survenue le matin du 15 avril 2022 lorsque des policiers ont utilisé des lacrymogènes et des bombes assourdissantes contre les fidèles, blessant au moins une centaine de Palestiniens, il n'en demeure pas moins que certains pays arabes, particulièrement ceux qui ont normalisé leurs relations diplomatiques avec l'Etat hébreu, sont embarrassés par une escalade des tensions qui pourrait les contraindre à se repositionner plus fermement face à leur allié israélien. D'où le lancement d'actions de concertation pour apaiser les tensions, et ne pas avoir à mettre entre parenthèses la « normalisation » toute fraîche, sous la pression des populations qui ne marchandent pas avec la Cause palestinienne.Pour rappel, des dirigeants de pays arabes, qui entretenaient de bonnes relations avec Israël, ont dû rompre leurs liens diplomatiques informels, lors de l'Intifadha (87-93) pour ne pas s'attirer les foudres de leurs citoyens, et se contenter de rapports discrets qui n'arrangeaient pas la politique extérieure d'Israël, parce que ce dernier pays privilégie des relations non cachées avec les pays arabes, pour les exhiber comme un trophée face aux pays qui rejettent la normalisation, et qui défendent dans ce sens le principe d'un Etat palestinien indépendant avant de parler de tout rapprochement avec l'Etat hébreu. Est-ce à dire que les pays arabes « amis » d'Israël vont faire pression sur le gouvernement israélien pour mettre fin aux assauts policiers contre les fidèles palestiniens qui viennent prier à la mosquée Al Aqsa ' C'est une option envisageable. Car, si on veut préserver la normalisation des secousses que provoquerait un embrasement en Palestine et éviter un retour au premier plan de la question palestinienne, il est primordial, pour le gouvernement israélien, de cesser dans l'immédiat toutes les provocations sur l'Esplanade des mosquées. On ne peut espérer mieux pour les Palestiniens, mais sans trop d'illusions, ne pas oublier les véritables visées de la politique sioniste expansionniste, qui ne se lassera jamais de cherche à judaïser Al Qods.
Ainsi que le rejet par Israël de la solution de deux Etats, qui laisse se profiler à l'horizon la « solution » de l'autonomie de la Palestine sous souveraineté israélienne, notamment dans le domaine sécuritaire.
En somme, ces évènements malheureux constituent une belle opportunité, à la veille du Sommet arabe, prévu le 1er novembre prochain à Alger, pour unir les rangs et défendre d'une même voix la solution à deux Etats. Du moins faire sortir au grand jour les voix qui s'y opposent au sein des pays arabes.
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Posté Le : 19/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com