Algérie

terroriste,6accusés à la barre,18autres en fuite



Alors que depuis quelques années, aucune affaire liée aux activités terroristes n’a été inscrite aux rôles à traiter par les différentes sessions criminelles, et ce, essentiellement à compter de l’année 2004, où le pays ne cesse de connaître une évolution en matière de paix et de sécurité.
Aujourd’hui, la tribunal criminel siégeant près la cour de Mostaganem, en sa première session criminelle de l’année en cours, vient de juger une sensible affaire de terrorisme où pas moins de 24 personnes y sont impliquées.
En effet, c’est dans la journée de mercredi dernier, que le siège de la cour de Mostaganem a renoué avec l’ambiance décevante qui a prévalu par le passé, où des dizaines de famille investissaient tôt le matin l’environnement de la cour.
Encore une fois, c’est le président Chebourou Hadj Mohamed, qui semble rompu à ce genre d’affaires, qui a traité ce dossier avec une parfaite maîtrise et prestance d’écoute exemplaire, de sorte où les six accusés qui ont comparu à la barre se sont exprimés en toute liberté.
Cette sensible affaire remonte à l’année écoulée où à la suite d’une enquête diligentée par les services de sécurité auprès de différentes mosquées de la ville, plusieurs individus ont été interpellés et d’autres ont pris la fuite. Divers matériels audiovisuels, cassettes-vidéo et CD à caractère subversif ont été saisis.
A la barre, l’accusé principal H. Belkacem, qui dès le début a remis en cause ses premières déclarations, a éclaté en sanglots à la suite des questions pertinentes du président. «Parlez-nous des 24 personnes que vous avez
citées lors de l’instruction», demanda M. Chebourou, l’accusé réfute ces déclarations, tout en affirmant que la situation de l’Irak le préoccupe. «Certes je vends des CD, mais ils n’ont aucune relation avec la Tchéchénie ou l’Afghanistan». En 2003, répliqua le procureur, la police a découvert en votre possession des documents et autre livres subversifs. Qui sont ces personnes que vous avez dénoncées et qui se trouvent à katibat lahouel dans la région d’Aïn Defla ? L’accusé a éprouvé des difficultés à expliquer son silence.
Quant aux accusés
B. Hadj Charef (condamné à mort qui a bénéficié de la loi sur la réconciliation), B. Djillali qui actuellement purge une peine de 6 années de réclusion, R. Mohamed et B. Belgacem, regrettent catégoriquement les faits qui leur sont reprochés dans cette affaire.
Par contre, l’accusé B. Nourredine, après avoir déclaré que ce n’est que depuis sa détention qu’il avait fait connaissance avec les autres accusés, s’est mis à raconter son propre récit. «C’est à la suite de quelques rencontres au niveau des mosquées et compte tenu de la situation qui prévaut en Irak, j’ai pris la décision de rejoindre ce pays pour combattre l’oppresseur. En premier lieu, je me suis rendu à Gouraïa, pour la suite, j’ai fuis dans la région d’Aïn Defla pour rejoindre Katibat Lahouel, et c’est là que je me suis rendu compte de la réalité.» «Combien de terroristes se trouvaient au sein de ce djebel, demanda le président ?» «Environ 80». «Donnnez-nous donner.» «Abdelatif, Fawzi, Abdelracim Hadjoudj. Au terme d’une semaine, j’ai profité d’un moment d’inattention durant la nuit, et je me suis évadé en me rendant aux services de sécurité, j’ai raconté toute l’histoire que j’ai vécue.»
Lors d’un poignant réquisitoire, le représentant du ministère public, dira, qu’«aujourd’hui, nous sommes devant une véritable organisation terroriste. L’accusé principal était en possession lors de son arrestation, de CD mettant en exergue les activités du groupe terroriste de la région du Dahar. N’a-t-il pas reconnu que Hocine qui actuellement se trouve à la prison d’El-Harrach, lui a remis des CD ?» L’ensemble de ces accusés se connaissent et parlent le même langage, compte tenu des éléments contenus dans le dossier, je requiers 10 années de réclusion pour l’ensemble des accusés.»
Si le collectif des avocats, Me Derkaoui Saâda, Abassa, Boukhatem Ladjel, Badredine, a plaidé non coupables pour leurs mandants «B. Hadj Charef, B. Djillali, R. Mohamed, B. Belkacem et B. Nourredine où aucune preuve n’a été relevée lors des débats, mettant en exergue que déjà leurs mandants ont bénéficié de la loi sur la réconciliation».
Me Benkritly a plaidé coupable pour diffusion d’information liées aux activités terroristes, tout en rejetant une quelconque adhésion. Mon client a gravé des CD sur la guerre de l’Irak ni plus ni moins. D’ailleurs, sa faible personnalité nous a été démontrée lors des débats. Il demanda la compassion du tribunal pour que les circonstances atténuantes lui soient accordées.
Au terme des délibérations, H. Belkacem et B. Nourredine ont été condamnés à 3 années de prison assorties de 50 000 DA d’amende, quant aux autres accusés ils ont été acquittés.
En ce qui concerne les 18 autres accusés en état de fuite, il ont été condamnés par contumace à la peine de 20 ans de réclusion.
A noter que Me Benkritly qui a déclaré que durant la décennie noire, il avait plaidé des dizaines d’affaires et regrette amèrement qui après une accalmie, ces regrettables dossiers reviennent au prétoire.




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