Algérie

Terrorisme Un arsenal de guerre saisi et un parti dissous au Maroc


Un parti marocain proche de la mouvance islamiste est accusé d?activités terroristes par les autorités marocaines et ses principaux dirigeants ont été arrêtés.Mercredi, «El Badhil El Hadari» (Alternative et civilisation), qui avait dû batailler pour avoir son agrément, en 2005, a été dissous, a annoncé le Premier ministre marocain Abbas El-Fassi, leader du parti conservateur et proche du Makhzen, El-Istiqlal. Selon des sources policières marocaines, une trentaine de personnes dont un policier faisant partie d?un «réseau terroriste» proche de ce parti, ont été arrêtées mardi. Une journaliste, correspondante de la télévision «chiite» libanaise «El Manar» a été arrêtée dans le cadre de cette affaire. La dissolution du parti, dont le chef Mustapha Moâtassim a été placé en garde à vue, lundi, a été décidée «compte tenu des liens avérés entre ce réseau (démantelé) et la création même du parti», selon Abbas El-Fassi, soulignant «des indices graves quant à l?implication des principaux dirigeants» de ce parti. La dissolution de ce petit parti islamiste, très actif sur le front social, avec des militants engagés, intervient au moment de l?annonce par les services de sécurité marocains de la saisie d?un important lot d?armes lors du démantèlement du réseau terroriste présumé. L?arsenal saisi est, notamment, constitué de 9 fusils d?assaut Kalachnikov, 2 fusils-mitrailleurs, 7 pistolets-mitrailleurs, 16 pistolets automatiques ainsi que des chargeurs et munitions de différents calibres et des détonateurs. Selon la police marocaine, le réseau terroriste présumé démantelé aurait des liens étroits avec le parti islamiste «El Badhil El Hadary» qui a, lui-même, des liens avec d?autres formations islamistes tolérées ou interdites, notamment la «Chabiba Islamya», le «Mouvement révolutionnaire islamique» marocain (MRIM) et le «Mouvement des moujahidine au Maroc», le parti Oumma. L?annonce simultanée du démantèlement d?un nouveau réseau terroriste et la dissolution du parti «El Badhil El Hadary» donne, par ailleurs, des éclairages nouveaux sur la nébuleuse terroriste au Maroc. Car, si les autorités marocaines ont jusque-là parlé de «Salafya Djihadia» et de branche armée liée au réseau d?»Al-Qaida au Maghreb», comment interpréter, aujourd?hui, la dissolution d?un parti politique agréé et la découverte d?un important lot d?armes de guerre? Faut-il prendre cette information avec beaucoup de réserves, venant de la part d?un pays où l?intox politique n?est pas la moindre des armes pour étouffer toute opposition politique, ou sommes-nous, vraiment, devant un nouveau phénomène terroriste au Maroc? Le parlement marocain pour renforcer la lutte antiterroriste, avait adopté, en mai 2003, une loi très coercitive en vertu de laquelle plus d?un millier de jeunes, notamment issus des quartiers pauvres de Casablanca, ont été arrêtés, inculpés et condamnés dans le cadre de cette loi, promulguée deux semaines après les attentats de mai 2003 à Casablanca qui avaient fait 45 morts, dont les 12 kamikazes et des dizaines de blessés. Plusieurs terroristes se sont fait exploser avec leur charge en 2007, alors que les véritables auteurs des attentats de mai 2003 n?ont jamais été officiellement désignés, ni arrêtés.Entre 2003 et 2007, plusieurs présumés réseaux terroristes ont été arrêtés, notamment, à Fès, Meknès et Casablanca, et leurs leaders condamnés à la peine de mort.Au Maroc, des mesures de sécurité draconiennes ont été mises en place depuis mai 2003, notamment dans les villes touristiques, alors que s?accentuait la pression sur les milieux islamistes. Les prolongements de l?affaire «Al Badhil El Hadary» peuvent aller loin.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)