Algérie

Terrorisme, le boomerang islamiste


Terrorisme, le boomerang islamiste
Ces dernières années, les Etats-Unis ont, de toute manière, tenté d'asseoir leur hégémonie. Pour ce faire, tous les (horribles) coups leur étaient permis, y compris détruire un Etat (l'Irak envahi et ruiné en 2003), tuer des dizaines de milliers de personnes, ravager des industries et des économies. Les Etats-Unis font ainsi payer aux autres le prix fort de leur sécurité comme assurer surtout leur suprématie. Aussi, les morts qui se comptent par dizaines de milliers deviennent-ils pour les stratèges US et également européens une simple statistique - les carnages de l'Etat terroriste d'Israël contre les Palestiniens avec plus de 2100 tués (dont les trois quarts des civils et des enfants) en 45 jours n'ont pas soulevé ainsi l'indignation - sans commune mesure avec la colère qu'induit la mort d'un seul Américain, Israélien ou Européen. Dès lors, cela fait-il plus mal quand l'on reçoit directement les coups. L'horrible décapitation du journaliste américain, James Foley - inexcusable sous quelques aspects qu'on l'appréhende - rappelle, toutefois, opportunément qu'à trop jouer aux apprentis sorciers l'on finit un jour ou l'autre par se brûler. Entendons-nous, il n'est pas question de faire le procès de qui que ce soit, mais il est important de remettre les choses à l'endroit: le terrorisme qui s'exprime dans toute sa bestialité est singulièrement une création américaine. En effet, américaine. C'est bien la CIA qui, dans les années 1980, forma et arma les premières phalanges «afghanes» financées par l'Arabie Saoudite - qui recruta pour la «cause» de nombreux jeunes dans les pays arabes - qui donnèrent naissance aux taliban et aux hordes «djihadistes» qui feront des ravages dans leurs pays d'origine. Ils ont mis pendant dix ans l'Algérie à feu et à sang. Et ce sont les Américains qui attendaient et espéraient un «gouvernement islamiste» sur le modèle de Riyadh à Alger. C'est dire que les Etats-Unis sont largement impliqués dans l'avènement du terrorisme islamiste transfrontalier et dans la forme qu'il a pris ces dernières années. Al Qaîda, c'est aussi une création américaine, au lendemain des attentats contre les ambassades US au Kenya et en Tanzanie en 1998. Ben Laden, Mohamed Atta (le cerveau présumé des attentats contre le WTC de New York) et d'autres leaders de ladite «Al Qaîda» ont tous été formés par la centrale américaine du renseignement (CIA) ou les services spéciaux américains. En 2003, le terrorisme était inconnu en Irak et c'est l'invasion américaine qui a changé la donne géostratégique moyen-orientale. En 2011, ce fléau était également inexistant en Syrie avant que l'Occident, le Qatar et l'Arabie Saoudite ne décident de faire tomber le président syrien Bachar Al Assad. Ce sont les agents spéciaux occidentaux qui formèrent les premiers «rebelles» alors que Doha et Riyadh finançaient des groupes djihadistes. Le département d'Etat américain admettait, jeudi dernier, que quelque 12 000 jihadistes étrangers - dont au moins 100 américains - venant de 50 pays combattaient l'armée syrienne. Et pendant trois ans l'Occident nous bassinait avec l'antienne comme quoi le peuple syrien s'est soulevé contre Al Assad qui «tue son peuple». Or, la responsabilité de l'Occident, qui s'apitoie sur le sort des minorités dans ces deux pays, est pleinement engagée dans le chaos en Syrie et en Irak. Sous les «dictatures» de Saddam Hussein et de Bachar Al Assad, les minorités religieuses (les chrétiens syriens soutenaient Bachar Al Assad et l'ont fait savoir) étaient protégées. Cela avant que la barbarie dudit «Etat islamique» - dans l'avènement duquel l'Occident n'est pas étranger - ne s'en prenne à tous ceux qui ne lui ressemblent pas ou ne se soumettent pas à son diktat. Il faut donc remonter à la genèse du terrorisme islamique - absolument étranger aux valeurs de l'Islam - nourri par l'Occident et singulièrement les Etats-Unis - les chefs de l'ex-FIS qui ordonnaient les assassinats en Algérie avaient pignon sur rue à Paris, Londres, Washington et Berlin, pour comprendre son évolution ces dernières années. 63 journalistes algériens ont été assassinés par le terrorisme sanguinaire. James Foley n'est qu'une autre victime de ce terrorisme et de sa manipulation et son instrumentalisation par les grandes puissances. Cette horreur, ce sont les Américains qui l'ont réveillée avant d'en perdre le contrôle (') Est-ce si sûr' L'Etat islamique n'est-il pas en train de réaliser sur le terrain ce que les Américains projetaient de faire depuis un quart de siècle: morceler le Monde arabe en une multitude de petits émirats pour mieux le contrôler. Le cercle est ainsi bouclé quand la connivence entre ledit «Etat islamique» et l'Occident est aussi patente!


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