Algérie

Terrorisme, dites-vous ' (V)



Terrorisme, dites-vous ' (V)
A titre d'exemple, lire ici deux articles de Joe Vialls sur les attentats de Bali (octobre 2002) et du Kenya (novembre 2002). La procédure employée un an plus tard à Istanbul n'est pas très différente (traduction d'un article paru dans le journal turc Yeni Safak à propos du rôle joué par les services secrets américains, britanniques et israéliens dans la manipulation des groupuscules terroristes islamistes et dans les attentats antisémites perpétrés dans cette ville).Depuis le 11 septembre, cette forme de manipulation tend à devenir systématique. Fin 2002, on apprend aussi que le Shinbet (police secrète israélienne) recrute des Palestiniens afin de former une «cellule locale d'Al-Qaïda». Rien de bien nouveau dans cette démarche, quand on sait que les services de l'Etat juif ont toujours manipulé les islamistes. Vingt ans plus tôt, Menahem Begin (tueur de l'Irgoun, devenu premier ministre du Likoud) soutenait et encourageait la création du Hamas palestinien, dans le seul but d'affaiblir Arafat et les forces de gauche de l'OLP.A Tel Aviv comme à Washington, les gouvernants adorent jouer avec le feu, quitte à pousser des cris lorsque leurs créatures s'émancipent. Le politologue Aymeric Chauprade (fin mars 2012) : «Le terrorisme est d'abord un fait étatique. C'est le fait de services de renseignements qui ont la volonté, les moyens et la logistique pour mener à bien ce type d'opérations en utilisant des illuminés, des idéologues, des fanatiques. On infiltre les milieux radicaux, qu'ils soient d'extrême droite, d'extrême gauche, islamistes, ultrareligieux, etc. On détecte, par des méthodes parfaitement rodées psychologiquement, les profils susceptibles d'aller jusqu'au bout de l'acte, on canalise l'énergie de ces gens-là, on les amène jusqu'à la réalisation des attentats en les orientant. Puis ceux qui ont préalablement infiltré les cellules, qui appartenaient aux services étatiques, disparaissent dans la nature...Avec Al-Qaïda, on a affaire à des islamistes croyant se battre contre les Etats-Unis, «l'impérialisme occidental» ou le sionisme. Mais en même temps, ce sont des gens qui ne sont pas commandés par leurs propres idées. Ils sont pilotés à distance par des individus qui se marrent bien et qui doivent se dire : quelle bande de crétins qu'on arrive à amener à se faire exploser avec des ceintures en pensant lutter contre nous, alors qu'ils servent directement nos intérêts. Quant au terrorisme d'Etat, paradoxalement, c'est celui dont on parle le moins. De même que le vol sanctionné par la loi ou favorisé par les rapports de force ne vaut pas comme tel, la terreur ponctuelle ou de masse perpétrée au nom de la raison d'Etat est toujours qualifiée d'un autre nom: mesure de défense, opération de maintien de l'ordre, pacification, acte humanitaire, riposte, lutte contre ceci ou cela ; les étiquettes ne manquent pas.Qu'il s'agisse de banals actes de sabotage des services secrets (comme par exemple la destruction d'un navire de Greenpeace en Nouvelle-Zélande) ou de vastes opérations télécommandées (massacre en Indonésie ou putsch au Chili), le palmarès du terrorisme d'Etat est incroyablement long. Depuis 1945, ses victimes se comptent par millions. (A suivre)




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