Algérie

Terrorisme, circulation des armes, crime organisé… : Les pays de l'UMA pour une stratégie commune



Les ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) se sont réunis hier à Alger pour tenter d'accorder leurs violons et se mettre d'accord sur une stratégie commune afin de faire face aux bouleversements qui secouent toute la région. En fait, les ministres des cinq pays de l'UMA (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Mauritanie) étaient unanimes sur la « menace réelle » qui pèse désormais sur toute la région et même au-delà.
Réunis à l'hôtel Sheraton d'Alger, les responsables de la diplomatie des cinq pays, lors de leur intervention, ont tous sans exception tiré la sonnette d'alarme sur l'imminence du danger. Le terrorisme, le trafic d'armes et de drogue, le crime organisé, le blanchiment d'argent sont quelques fléaux énumérés par les intervenants, dont certains, à l'image du Maroc, ne cachent plus leurs craintes. Il y a le feu en la demeure, semblaient dire les ministres des Affaires étrangères de l'UMA qui se rencontrent pour la première fois dans la capitale algérienne autour de la problématique de la sécurité au Maghreb.
« L'activité terroriste dans la région du Maghreb constitue une grande menace », lance d'emblée Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne. Ce dernier soutient qu'il existe un lien direct entre les groupes terroristes et les réseaux criminels, tout comme, affirme-t-il, « on ne peut faire l'impasse sur le phénomène du blanchiment d'argent qui a pris de l'ampleur dans notre région et qui constitue, d'une manière ou d'une autre, un soutien au terrorisme et au crime dans la région ». La circulation des armes, la prolifération des réseaux de criminels qui menacent la stabilité dans la région préoccupent au plus haut niveau les gouvernements des pays du Maghreb, dira encore Medelci qui souligne toute la nécessité de mettre en place une « approche maghrébine commune » avec l'implication des cinq pays de l'UMA.
Pour Medelci, il est urgent de prendre en compte la situation sécuritaire de la sous-région du Sahel, et particulièrement ce qui se passe actuellement dans le nord du Mali. Les événements dans ce pays voisin ont des répercussions directes sur tout le voisinage, prévient Mourad Medelci qui a mis l'accent sur la nécessité de mettre sur pied une « vision commune » face aux défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays du Maghreb.
« Cela doit se faire à travers la consolidation des liens entre les pays de l'UMA, la mise en place d'instruments et de mécanismes adéquats pour une coopération opérationnelle dans le domaine de la lutte antiterroriste, le crime transnational et le blanchiment d'argent », dira encore Medelci devant ses homologues de l'UMA en précisant « qu'il était tout autant important de renforcer notre coopération juridique et judiciaire et redynamiser les conventions conclues entre nos pays respectifs, tout en 'uvrant à sécuriser nos frontières communes pour les préserver contre toutes ces menaces ». Le chef de la diplomatie algérienne a enfin invité ses hôtes à déployer tous les moyens et toutes leurs capacités afin de faire face ensemble aux menaces de déstabilisation qui guettent la région.
Le « message » du ministre libyen
Tour à tour, les membres de l'UMA, lors de leurs interventions, ont tous abondé dans le même sens, à savoir la nécessité de coordonner les efforts et la coopération pour lutter efficacement contre les groupes terroristes qui ont fait leur apparition après notamment la chute du régime de Kadhafi. « Plus que jamais nous sommes condamnés à lutter ensemble pour faire face aux bouleversements qui ont affecté notre région », a déclaré le ministre libyen des Affaires étrangères, Achour Benkhayal, qui ajoute dans son intervention que toute menace qui guette l'un des pays réunis hier guette en fait toute l'UMA.
Le chef de la diplomatie libyenne lance cependant un message à peine voilé à l'égard des autorités algériennes lorsqu'il a remercié la Tunisie de lui avoir livré l'ancien Premier ministre sous Kadhafi pour y être « jugé ». En effet, le ministre libyen a clairement fait savoir que son pays veut absolument voir extrader les anciens du régime de Mouamar Kadhafi pour les traduire devant la justice de son pays.
A noter par ailleurs que les cinq ministres de l'UMA se sont réunis hier à huis clos pour faire des propositions et élaborer une future stratégie de lutte contre les fléaux énumérés plus haut. La rencontre est organisée à l'initiative du gouvernement algérien.


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