Algérie

Terrorisme au Sahel: Le patron de l'AFRICOM à Alger



Mission de prospection ou d'information que celle entamée hier mardi à Alger par le commandant de l'AFRICOM, le général de corps d'armée Carter F. Ham.

En visite officielle de travail de deux jours, le général de corps d'armée Ham doit surtout discuter et écouter ses partenaires algériens sur les réseaux de sécurité mis en place dans la région sahélienne pour lutter en particulier contre le danger potentiel pour la stabilité politique de la région que représentent les bandes d'Aqmi (Al Qaida au Maghreb islamique) qui écument la zone.

 Le programme du ‘'Patron'' de l'AFRICOM à Alger porte sur des entretiens de haut niveau: avec le Président Abdelaziz Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaizia. Au menu de ces entretiens figurent en bonne place les questions de sécurité, le renforcement de la coopération militaire bilatérale ainsi que sur les questions d'intérêt commun aux niveaux régional et continental. En fait, la seule grande préoccupation des Américains, qui n'ont toujours pas trouvé de base pour l'AFRICOM en Afrique, est de sécuriser la région du Sahel qui risque, selon des stratégistes, de devenir encore plus attractive pour les groupes terroristes d'Aqmi et les bandes criminelles de tous acabits. La guerre civile qui prévaut actuellement en Libye est ainsi perçue comme un puissant stimulant pour l'émergence de groupes armés incontrôlables, mais qui peuvent être facilement manipulés par Aqmi ou les réseaux de trafic de drogue. Et, dans un euphémisme tout diplomatique, l'ambassade des Etats-Unis à Alger souligne que la visite du commandant de l'AFRICOM ‘'s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les Etats-Unis et l'Algérie''. ‘'Le général de corps d'armée Ham a sollicité les conseils et recommandations des autorités algériennes sur différents sujets afin d'améliorer l'assistance américaine aux pays africains'', poursuit le communiqué de l'ambassade U.S. Nouvellement nommé à la tête de l'AFRICOM (9 mars 2011), le général de corps d'armée Carter F. Ham aura ainsi la lourde tâche de coordonner en Afrique, et plus spécialement au Sahel, la lutte contre les groupes terroristes d'Aqmi qui ont fait de cette région une base arrière.

 La visite du Général Ham à Alger intervient une semaine après la fin de la réunion des chefs d'état-major des pays du Sahel à Bamako (Mali), où l'accent a été mis sur l'urgence d'une généralisation de la lutte contre les groupes d'Aqmi. L'appel à une union des forces et des moyens militaires des pays concernés est d'autant nécessaire que le danger terroriste, avec les dommages provoqués par la guerre civile en Libye, risque de se propager rapidement dans plusieurs pays, et particulièrement en Tunisie. C'est dans cette perspective que les quatre pays du Sahel, à travers leur état-major conjoint (Cemoc) ont pris la décision de confier à l'Algérie la préparation d'une rencontre à Alger vers le 3ème trimestre 2011 sur la lutte contre le terrorisme dans la région. Une réunion à laquelle seront conviés les experts des pays de l'Union européenne et des Etats-Unis. «L'Algérie a été chargée par les autres pays du Sahel d'entreprendre des contacts avec des partenaires extra-africains en prévision d'une réunion qui se tiendra au cours du troisième trimestre de l'année 2011 à Alger», selon le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani. Il a précisé que ‘'l'Union européenne et les Etats-Unis seront conviés à cette rencontre qui sera consacrée à la double problématique de la sécurité au Sahel et les mesures d'accompagnement pour le développement de projets structurants dans les pays de la région, notamment la transsaharienne''. On le devine, pour l'Algérie, il s'agit de ‘'fédérer'' les efforts de tous les pays concernés par la lutte antiterroriste pour mettre d'abord une stratégie commune, ensuite un agenda pour des actions pratiques. Avec, au premier plan, une stratégie globale de sécurisation du Sahel, qui passe par une meilleure visibilité politique en Libye et en Tunisie. Et, dans ce registre, les Etats-Unis, depuis qu'ils ont senti la ‘'piqure'' du terrorisme, ont revu leur vision de la lutte du terrorisme. A Alger, le nouveau patron de l'AFRICOM, pour le moment basée à Stuttgart, ‘'écoutera beaucoup'' ses interlocuteurs algériens.




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