Algérie

Terrorisme



Terrorisme
Hervé Gourdel n'a pas eu de chance. Il n'aurait pas dû croiser le chemin d'un groupe terroriste. Et que ce groupe ait, juste quelques heures avant son kidnapping, proclamé son allégeance à "l'Etat islamique" que cette organisation terroriste ait, dans la même journée, appelé ses affidés à frapper la France, ne fait qu'ajouter au drame de son enlèvement. Sans toutefois en changer l'extrême gravité.C'est un cas d'imprudence de la part de ses compagnons probablement induits en erreur par le discours ambiant sur "la paix revenue" et sur "la réconciliation nationale" indéfiniment prometteuse.L'avènement de l'"Etat islamique" au lendemain de sa fulgurante invasion d'une partie de l'Irak et de la Syrie ne peut être l'expression de la genèse d'un nouveau terrorisme islamiste. L'islamisme a toujours constitué la matrice doctrinale d'un même projet d'ordre totalitaire ; seuls les choix stratégiques changent, en fonction descirconstances et des rapports de force entre les différents sponsors idéologiques et entre leurs organisations terroristes respectives. Ce n'est pasl'EI qui a provoqué le déferlement de milliers de tueurs et d'apprentis tueurs en Syrie. Mais la situation en Syrie et en Irak.Un contexte de non-Etat, des armes et de l'argent à profusion ; c'est cela l'EI. Ses troupes lui préexistaient déjà et ses moyens lui ont permis de les former.Mais ce fulgurant développement du mouvement lui coûtera probablement la vie. En surenchérissant de brutalité, en mondialisant son espace de recrutement, en voulant se donner une base territoriale, il a révélé sa dangerosité universelle. Il a aussi impliqué trop d'Etats : ceux dont il a assassiné des citoyens, ceux qu'il menace en recrutant et en formant leurs ressortissants, ceux qui ont contribué financièrement et matériellement à armer et entretenir ses troupes...Barack Obama a sûrement raison de fêter la participation du Qatar, de l'Arabie saoudite, de Bahreïn et des Emirats arabes unis à des frappes contre l'EI en Syrie. Le retournement de situation est historique ; le terrorisme islamiste voit se soulever contre lui ses Etats-sponsors.C'est là, en termes d'approche, un progrès immense : le terrorisme islamiste est replacé dans son statut de question stratégique. Et non pas dans celui de la question confessionnelle que se plaît à cultiver l'opportunisme islamophobe, en France notamment. À l'image du philosophe André Sénik (causeur.fr, 23 septembre), qui trouve, à travers le malheur d'Hervé Gourdel, "une chance pour les... Français musulmans" de manifester leur "attachement à la France". Le philosophe, et néanmoins apprenti-flic ? les vrais flics ne demandent pas de preuve d'innocence ? exige-t-il, ainsi, des musulmans de France qu'ils expriment, par le biais d'une manifestation spécifique, qu'ils sont "contre" et non "avec" ceux "qui vont tuer leurs concitoyens français", et ce, afin qu'il n'y ait "plus de place pour le soupçon et pour le rejet à leur encontre".Le chemin de la mondialisation du terrorisme islamiste est jonché de cadavres de musulmans. Réel danger pour l'humanité tout entière, il compte bien plus sur la bêtise humaine que sur les convictions confessionnellesM. H.musthammouche@yahoo.fr




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