Algérie

Terrorisme



Nouvelles menaces d’Al-Qaïda contre l’Algérie Un mois après avoir diffusé un enregistrement vidéo annonçant le recours aux véhicules piégés comme option désormais privilégiée dans sa pratique terroriste en Algérie, Al-Qaïda Maghreb a récidivé ce week-end avec la publication d’un nouveau communiqué allant dans le même sens. La nouveauté de ce communiqué, par rapport à la précédente sortie, est que les cibles ne se limiteront pas à l’échelle nationale mais seront élargies contre des lieux précis relevant des intérêts du pays à l’étranger, notamment en Europe. Et fait inédit jusqu’à présent dans les messages des organisations terroristes qui ont sévi dans le pays est que ce communiqué est signé, au nom de l’«Organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique», par l’«émir» d’un groupe qui se fait appeler «Kataïb el-mouhajirine - Europe». Extrêmement virulent, le discours développé vise à plus d’un titre à être le plus menaçant possible en ce sens qu’il a aligné un certain nombre de noms d’enfants de hauts responsables en activité ou en retraite, en les impliquant à travers des accusations dirigées contre leurs pères, dans la phraséologie habituelle dont sont dépeints les dirigeants de l’Etat et des institutions algériennes dans la littérature des organisations terroristes sévissant ou qui ont sévi dans le pays. L’autre menace vise ni plus ni moins que la personne du président de la République. Le GSPC, avant et après son adhésion à Al-Qaïda, lui a toujours été foncièrement hostile et n’a jamais accordé le moindre crédit à sa fabuleuse dépense d’énergie à travers laquelle il lui a tendu ses mains réconciliatrices. Mais ce dernier communiqué a atteint un stade que ne se serait jamais permis l’organisation terroriste si elle n’avait pas à tout faire pour briller aux yeux d’Al-Qaïda: il lui est donné un délai précis dans le temps pour capituler selon ses désirs. Les menaces ouvertes et directes contenues dans ce dernier communiqué, dirigées aussi bien contre l’Algérie et ses représentations à l’étranger qu’en direction des Etats étrangers qui entretiennent des relations avec le pays, reposent sur la conviction de ses rédacteurs de l’incapacité, selon eux, des forces de sécurité et surtout leurs appareils de renseignement d’endiguer le terrorisme qui est appelé à s’intensifier. L’«expérience» vécue en Tchétchénie, en Afghanistan et en Irak est citée comme modèles à suivre. C’est-à-dire, est-il précisé, «une guerre ouverte contre les appareils du régime (…) avec le recours aux attentats- suicides, véhicules piégés, ceintures explosives, commandes à distance, grenades, engins explosifs». Il s’agit-là, selon le communiqué, d’un moyen pour préserver la vie des hordes terroristes et leur faire éviter des batailles longues et épuisantes entraînant fatalement une hémorragie de leur force. Mais aussi, «une voie qui effraie le régime qui appréhende que l’Organisation opte pour ce genre de pratiques dans le combat». Le même ton est adressé également à la population qui est, une énième fois, sommée de ne pas rester à proximité des édifices publics et de ne pas entretenir des relations avec les agents de l’Etat ou même de se trouver sur le chemin du… président de la République lors de ses déplacements. Et tout autant pour les ambassades et consulats à l’étranger. La justification avancée est que les moyens qu’auront à utiliser les terroristes ne leur permettront pas de faire de distinctions. Indépendamment du crédit à accorder ou pas aux différentes sorties et menaces d’Al-Qaïda concernant l’Algérie, le fait est que le discours de l’ex-GSPC s’est progressivement radicalisé à partir de 2003 avant de reprendre à son compte l’appareil conceptuel de l’organisation de Ben Laden et finir par l’adoption des moyens opérationnels tels ceux utilisés le mois dernier dans les attentats-suicides dans la wilaya d’Alger. La guerre ouverte promise sans détours place nettement l’organisation terroriste dans la situation d’un groupe qui n’a plus rien à perdre mais qui sait également qu’il n’a rien à gagner si ce n’est que de semer la mort et la désolation.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)