Algérie

Territoires palestiniens



Les reniements d?Ariel Sharon Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a confirmé avec beaucoup de solennité puisqu?il l?a fait au cours d?une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (parlement) l?intention de son gouvernement de relier la colonie juive Maâle Adoumim à El Qods dont elle est distante de 10 km. Shaoul Mofaz, son ministre de la Défense, avait donné le 20 mars dernier, son approbation à la construction de plus de 3500 logements dans cette colonie de 30 000 habitants, considérée comme la plus importante implantation de Cisjordanie occupée. Sharon a affirmé au cours de la réunion qu?il était « très important de relier Maâle Adoumim à Jérusalem ». Il a, par ailleurs, affirmé que l?enclave juive au c?ur de la ville palestinienne d? El Khalil, aussi en Cisjordanie occupée, notamment la mosquée d?Ibrahim El Khalil (Caveau des Patriarches), était « un atout stratégique » pour le judaïsme et qu?Israël se devait de le garder. Rappelons que quelque 500 colons, considérés comme parmi les plus radicaux, vivent au c?ur de cette ville palestinienne de 150 000 habitants, sous haute surveillance de l?armée israélienne. Ces propos qui surviennent à une semaine environ de la rencontre entre le président américain George W. Bush et Sharon au Texas confirment les intentions du gouvernement israélien de saboter la Feuille de route, plan de paix élaboré par le quartette et parrainé par Bush lui-même. Ce plan exige l?arrêt des constructions dans les colonies existantes ainsi que la création de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens. Relier Maâle Adoumim à El Qods prévaut sur le terrain à isoler la ville sainte de son entourage palestinien, ainsi qu?a séparer le nord du sud de la Cisjordanie, donc l?annulation définitive du projet de création d?un Etat palestinien, jouissant d?une continuité territoriale. Malgré cela, les propos de Sharon n?ont pas convaincu les représentants de l?extrême droite de la commission parlementaire. « Je ne crois pas un mot de Sharon, puisqu?il y a deux ans à peine, il écartait toute évacuation d?implantation de la bande de Ghaza », a déclaré aux journalistes le député nationaliste religieux Effi Eitam. Dans le camp opposé, le député Yossi Sarid, du parti de gauche Meretz, a affirmé que M. Sharon ne comprenait toujours pas les dangers de la colonisation bien qu?il s?apprête à retirer cet été les colons et l?armée de la bande de Ghaza. « Les colonies ont été la plus grosse erreur du mouvement sioniste lors des trois dernières décennies », a-t-il déclaré. « Il a fallu 30 ans à Sharon pour le comprendre s?agissant de la bande de Ghaza mais, malgré cela, il a le culot de parler maintenant de la valeur stratégique » de l?enclave juive d?Hébron? (El Khalil), a-t-il ajouté. Si la communauté internationale et les Etats-Unis ne bougent pas pour réaliser la vision du président Bush lui-même, d?un Etat palestinien indépendant et viable, vivant en paix à côté d?Israël, les choses peuvent très vite changer dans les territoires palestiniens. Les plans de Sharon vont conduire inéluctablement à la confrontation avec le président palestinien Mahmoud Abbas considéré comme un modéré. Ce dernier avait promis au cours de son programme électoral de tout faire pour réaliser la création d?un Etat palestinien sur la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Ghaza et de la ville d?El Qods occupées en 1967. Il a affirmé vouloir le faire par les moyens diplomatiques. Les mouvements palestiniens nationalistes et islamistes ont accepté de donner une chance à Abbas d?aller de l?avant en acceptant de stopper les opérations armées contre Israël. Sans un engagement clair et fort du président américain qui se doit de rassurer les Palestiniens, en essayant de raisonner le Premier ministre israélien, l?actuelle accalmie ne risque pas de durer longtemps. Le mois d?avril, au cours duquel successivement Sharon et Abbas seront les hôtes du président Bush, pourrait représenter une dernière échéance pour les deux parties. Il s?agit de faire régner définitivement la paix ou plonger la région dans une nouvelle guerre sanglante.


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