Algérie

Terres agricoles: Pas d'urbanisation sans décret



Le ministre de l'Agriculture et du  Développement rural a longuement expliqué, hier, sur la radio chaîne3, le projet de décret relatif à la transformation de terres agricoles en terrains urbanisables pour la réalisation d'équipements publics dans certaines wilayas confrontées à la crise du foncier.

 Le projet a été présenté le 29 juin dernier en Conseil de gouvernement par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Dahou Ould Kablia. Le Dr Benaïssa a qualifié ce projet de loi d'«avancée», puisqu'«il permettra, dit-il, un contrôle strict de toute transformation d'une terre agricole en foncier urbanisable». Le décret porte sur l'annulation du classement des terres agricoles pour la construction de logements et d'infrastructures publiques dans certaines wilayas. «L'idée, explique-t-il, est de transformer un minimum de terres à faible valeur agricole et d'éviter une affectation irrationnelle du foncier agricole au secteur de l'urbanisme». «L'Algérie compte 49 millions d'ha de surface à vocation agricole. Mais seuls 8,5 millions d'ha sont cultivés, d'où la nécessité de la mise en valeur des terres. L'Etat accorde un million de dinars pour chaque ha mis en valeur», rappelle le ministre. «Notre but est de préserver au maximum les terres à haute valeur agraire», affirme le Dr Benaïssa. Sur le plan procédural, «tout dossier de transformation d'une terre agricole en foncier urbanisable devra être d'abord validé par les autorités locales avant de postuler à l'aval du gouvernement», explique le ministre.

 Lors de sa rencontre avec les walis, début juillet, le ministre de l'Intérieur avait appelé à la régularisation du problème du foncier agricole afin de trouver les espaces nécessaires à la réalisation des projets contenus dans le plan quinquennal 2010-2014. Par ailleurs, le Dr Benaïssa a évoqué la campagne céréalière. «Notre objectif est d'aboutir à un marché régulièrement approvisionné en céréales et de réduire au maximum l'impact de la volatilité des prix sur les marchés internationaux par un bon système de régulation», affirme le ministre. L'augmentation des importations algériennes de céréales durant le premier semestre 2011 s'explique par la reconstitution des stocks en prévision d'une flambée des cours. L'Algérie a agi par anticipation, la production mondiale devant être légèrement en dessous de la demande. Les prix vont continuer à flamber. Le ministère de l'Agriculture a dès lors décidé de reconstituer les stocks avant l'envolée des cours. La hausse des importations s'explique aussi par l'augmentation des besoins des entreprises de l'industrie de transformation dont les quotas ont été ramenés, par le gouvernement, de 50% à 60%. «Nous aurons assez de stocks pour bien approvisionner le marché», assure le Dr Benaïssa. Les prévisions tablent sur une très bonne récolte en blé dur. Elle sera bonne pour le blé tendre mais moyenne pour l'orge. Selon les prévisions, la production nationale dépassera les 45 millions de tonnes. Les importations de céréales, semoules et farines ont augmenté de plus de 244% durant les cinq premiers mois de 2011, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes. Elles sont passées de 113,49 millions de dollars en mai 2010 à 391,13 millions de dollars pour la même période de 2011. Les cours des céréales se sont envolés sur les marchés internationaux. La tonne de blé a dépassé les 328 dollars à la mi-juin contre une moyenne de 180 dollars l'année dernière, selon le Conseil international des céréales.

 La production locale est cependant insuffisante pour répondre aux besoins de la population et de l'industrie de transformation. L'Algérie importera quelque 8,2 millions de tonnes de céréales et légumes secs en 2011, selon les prévisions du Conseil international des céréales. Invité à confirmer ou à infirmer si l'Algérie a importé récemment de l'orge impropre à la consommation, le ministre a affirmé que «des contrôles réguliers se font au niveau des ports et chaque produit ne répondant pas aux normes sanitaires est systématiquement détruit». De même, pour la viande indienne importée, le ministre assure que «toute opération d'importation de viande doit au préalable avoir une dérogation sanitaire dont les conditions de délivrance obéissent à des exigences sanitaires strictes».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)