Terrains de sonde

Sans protocole. L'échauffement s'était effectué dès le verdict du Conseil constitutionnel annonçant les six candidats aptes pour la bataille du 17 avril. Depuis hier matin, l'accélération est à fond, comme dans un sprint final même s'il reste encore vingt jours de rythme à soutenir que seuls les préparés au deuxième souffle franchiront la ligne d'arrivée avec un meilleur capital d'adhésion des foules. Vingt-deux jours de bivouacs, de meetings et de présentation de la carte-programme gagnante à l'appréciation des divers publics. La campagne reste une opération décisive, voire un « décor sondage » révélateur, à un sérieux taux, du résultat du 17 avril. Une réelle raison pour les candidats qui feront le forcing de ce test du « tâter de pouls » à travers la vaste diversité du pays. Les six candidats ont d'ailleurs choisi l'Algérie profonde pour leur première étape pendant que les autres animateurs vont se relayer à travers les canaux d'information. Une campagne qui ne mobilise pas exclusivement les candidats mais aussi une partie de l'opinion nationale, les associations politiques, des personnalités, des partis appelant au boycott, les groupes contre la candidature du président sortant, les groupes du « front du refus »...ou ceux du bulletin « blanc » qui seront sur le terrain et, particulièrement, dans les médias. Une animation très attendue et normale dans ce genre de conjoncture. Mais cette campagne sera aussi une occasion de réfléter les aspirations d'un peuple aujourd'hui mûr et qu'on n'a pas le droit de décevoir. Les candidats doivent convaincre avec des programmes objectivement réalisables et non des slogans et autres promesses « invendables » parce que trop longtemps boudés sur le marché. La campagne vaudra aussi par son niveau de persuasion et la vision de prospective des candidats mais, jamais dans la délation et autres invectives qui videront le crédit des candidats et terniront l'acte final, le vote du 17. Tout dérapage sera inacceptable chez une population des plus susceptibles et qui l'a toujours signifié et manifesté par son enracinement national, son attachement au concept de la diversité et du contraste. C'est dire que si l'offensive est prônée par tous, la vigilance est de mise. Ne pas confondre discours et logorrhées philippiques ou autres harangues. Lors de cette première sortie, coïncidant avec la journée internationale de la météo qui, en mars et en avril, affiche les quatre saisons, les « six » et leurs « colistiers » ont capté la teneur et la température de la suite du parcours à couvrir jusqu'au 13 avril. Il y va du rendez-vous du 17 et de l'image des postulants.