Algérie

Tentatives de marche avortées à Alger Des appels ont été lancéS pour protester devant l'ambassade des Etats-Unis



Tentatives de marche avortées à Alger                                    Des appels ont été lancéS pour protester devant l'ambassade des Etats-Unis
Aucun mouvement n'a été enregistré, hier, aux alentours de l'ambassade des USA à Alger. Des appels ont été lancés, mercredi et jeudi, par des anonymes sur les réseaux sociaux pour inciter les Algériens à organiser des manifestations devant la représentation diplomatique des Etats-Unis pour protester contre le film anti-islam The Innocence of muslims.
Les Algériens n'ont pas protesté, hier, devant l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Hormis quelques tentatives avortées à Bab El Oued et Kouba, aucune grande marche n'a eu lieu. Seuls les partisans de Ali Benhadj, le n° 2 de l'ex-Front islamique du salut (FIS), ont pu parcourir quelques mètres dans le quartier de Kouba. Cette marche a eu lieu juste après la prière du vendredi, mais ses initiateurs n'ont pas réussi à drainer des foules, puisque seulement une cinquantaine de personnes ont pris part à cette action.
Les appels lancés sur les réseaux sociaux, tel facebook, par des personnes anonymes pour protester devant la représentation diplomatique américaine n'ont eu aucun écho : les Algérois n'ont pas suivi le mot d'ordre lancé. En effet, force est de souligner que le film réalisé par le promoteur immobilier israélo-américain n'avait pas d'objectif artistique, encore moins pour lancer un débat constructif. Les quelques extraits de la vidéo diffusée sur YouTube ont été condamnés unanimement partout dans le monde. Mais il faut dire que les autorités craignaient une mobilisation populaire qui pourrait donner suite à des débordements, d'où la mise en alerte maximale des services de sécurité. Ces derniers ont été déployés, a-t-on constaté, au niveau des quartiers sensibles de la capitale et à proximité de l'ambassade américaine à Alger. Postés à hauteur des principales mosquées et des ruelles menant vers le siège de l'ambassade des USA, les policiers étaient plutôt calmes, et ce, malgré les quelques tentatives de marche signalées çà et là.
Le jeune internaute arrêté lors de la campagne pour les législatives du mois de mai dernier, Tarek Maâmeri, et ses 10 amis ont été arrêtés à la sortie d'El Biar (hauteurs d'Alger). Contacté, Tarek nous affirme qu'«ils sont actuellement au commissariat de Scala». «Nous avons été entendus par les policiers. Nous leur avons dit que nous voulons protester devant l'ambassade pour dénoncer le film offensant le Prophète. Nous avons tenté de marcher, mais ils nous ont embarqués», raconte Tarek Maâmeri. Hichem B., résidant à Bab El Oued, nous indique que «des jeunes ont essayé de marcher vers Alger-Centre et ce, après la prière du vendredi». Sans succès. La police a déployé un dispositif sur les grandes artères du quartier pour faire barrage à toute tentative de marche. Dans l'ex-Belcourt, un dispositif policier a également été déployé, comme si le quartier est considéré comme un fief révolutionnaire par les autorités.
Les imams mis à contribution
En effet, une dizaine de fourgons et un canon à eau étaient stationnés tout près de l'ex-cinéma Musset rue Mohamed Belouizdad. En plus des services de sécurité, les imams ont été mis aussi à contribution pour calmer les esprits. L'imam de la mosquée El Badr de Hydra, lieu de culte situé à quelques mètres de l'ambassade des Etats-Unis, n'a pas été tendre avec les fidèles. «Je vais émettre un commentaire même si je n'aime pas en faire. Qui sont les premières personnes qui portent atteinte au Prophète ' Qui sont les premières personnes qui offensent l'islam '», s'interroge-t-il en s'adressant à l'assistance. «C'est bien sûr nous, les musulmans. Nous ne faisons rien pour donner une belle image de notre religion. Que des Américains produisent des films contre l'islam, et alors ' C'est à nous de réaliser des films défendant notre religion. Laissez-les ! Nous ne faisons que commenter, alors que nous ne produisons rien. Nous sommes les véritables hypocrites. Personne de nous n'est éduqué. Personne ne se conduit d'une manière civilisée. Et après, on se lamente sur un film d'outre-mer», lance l'imam qui, avec sa franchise, a résumé la schizophrénie de la société.


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