Algérie

Tentative de meurtre à haï el Badr: Dix ans de prison pour l'auteur'



? Un jeune homme de 19 ans a écopé hier de dix années de prison pour tentative de meurtre sur un autre jeune de son âge, perpétrée en automne 2017 à haï el Badr, anciennement Cité Petit.Ce jeudi 16 novembre, la 19ème sûreté urbaine est saisie sur l'admission à l'hôpital de B. Mahmoud, 18 ans, présentant de graves blessures à l'arme blanche qui lui ont valu l'ablation de la rate. Interrogé, le blessé raconte avoir été inexplicablement agressé au couteau par un nommé O. Oussama : «Je suis passé devant lui, je l'ai salué et je ne sais pour quelle raison, il m'a insulté. Je lui ai enjoint de surveiller son langage et quand je me suis retourné pour poursuivre mon chemin, il m'a frappé en traitre au flanc gauche. Je suis tombé à terre. Il a tenté de me porter d'autres coups mais je me suis défendu avec une pierre», racontera-t-il en assurant que son agresseur a pris la fuite en voyant les fidèles sortir de la mosquée.
Lorsqu'il se rend à la police quelques jours plus tard, Oussama admettra être l'autre du coup de couteau mais donnera une version différente de l'histoire : «Il me devait 8.000 DA et quand je les lui avais demandé, il m'a giflé. J'ai pris le couteau avec l'intention de lui faire peur, c'est tout !». D'ailleurs, ajoutera-t-il, il a lui-même été blessé lors de l'altercation.
Jugé pour tentative de meurtre, Oussama a répété qu'il n'avait pas l'intention de poignarder celui qu'il considérait comme étant son ami et qu'il avait agi sous l'effet de psychotropes ingurgités en raison d'une dispute familiale portant justement sur l'agent : «Je lui avais réclamé les 8.000 DA, prix d'un survêtement que je lui avais vendu mais il m'a giflé», a-t-il relaté en exprimant ses regrets.
Appelé à témoigner, Mahmoud niera un quelconque lien avec l'accusé, encore moins une relation d'amitié : «Je le connaissais à peine et il ne m'a jamais vendu de survêtement. Il m'a agressé gratuitement».
Dans sa plaidoirie, l'avocat de la partie civile affirmera que son client ne doit son salut qu'à la sortie des fidèles de la mosquée, son évacuation en urgence par un passant, un certain B. Khalil, qui avait entendu ses cris : «S'il ne tenait qu'à l'accusé, Mahmoud serait sans doute mort», a-t-il affirmé en rappelant qu'il a été touché au rein et à la rate et que sa blessure avait nécessité pas moins de 26 points de suture. Pour mettre en exergue la duplicité de Oussama, l'avocat a indiqué que le médecin légiste avait affirmé que l'accusé s'était lui-même infligé les blessures pour justifier une légitime défense.
Reprenant à son compte cet argument, le représentant du parquet s'est appuyé sur les aveux de l'accusé, les graves blessures qui ont entraîné une 15% d'incapacité à la victime pour réclamer la perpétuité.
L'avocate de la défense s'est, elle, attardée sur la jeunesse de l'accusé, à peine sorti de l'adolescence, l'absence d'antécédents judiciaires et sa bonne réputation, confirmée par l'enquête de voisinage, pour demander les plus larges circonstances atténuantes : «Il était sous l'effet de psychotropes et il s'est lui-même rendu à la police», a-t-elle rappelé en demandant au tribunal de ne pas écarter l'hypothèse d'un différend portant les 8.000 DA.
A l'issue des délibérations, la cour accordera au jeune accusé les circonstances atténuantes et le condamnera à dix ans de prison. Oussama devra cependant verser à Mahmoud la somme de 250 millions de centimes à titre de dédommagement pour le préjudice subi.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)